Pourquoi une communauté bi est nécessaire

Dans d’autres pays, en particulier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, il existe des communautés bisexuelles déjà bien structurées et bien visibles. C’est le résultat d’un mouvement récent, qui n’a pris son essor que dans les années 1980-1990. En France, ce mouvement en est encore à ses débuts. La première association bisexuelle, Bi’cause, a été créée en 1997 mais existait déjà de fait depuis 1995 sous le nom de « Groupe bi ». La Journée internationale de la bisexualité, créée en 1999 par des militants bi américains, est célébrée en France depuis 2009, de façon encore modeste. Bref, à côté des fortes communautés gay et lesbienne, la communauté bi ne fait encore qu’émerger.

Les bisexuels eux-mêmes (du moins beaucoup de ceux que j’ai eu l’occasion d’écouter ou de lire) ne semblent pas toujours très optimistes sur l’avenir d’un mouvement bi. Tout se passe comme s’il fallait se contenter d’essayer de vivre heureux en vivant cachés, ou en tout cas sans remuer beaucoup. Et pourtant les bi ont visiblement besoin d’une communauté à eux, d’un mouvement qui porterait leurs propres intérêts, au dehors et au sein d’une communauté LGBT dont ils partagent en partie les combats, mais où il est nécessaire de faire entendre une voix distincte. Mais pourquoi ? Plusieurs raisons me font penser cela.

1. Parce que la bisexualité et les bisexuels sont encore invisibles. De nos jours, l’homosexualité tend à prendre sa place parmi les perspectives de vie « normales » que les jeunes gens ont en tête pour élaborer leur identité et imaginer leurs avenirs possibles. Même s’il reste encore du travail, les jeunes générations tendent à intégrer le fait que, lorsqu’on est un garçon, on n’est pas tenu de s’intéresser aux filles, et, lorsqu’on est une fille, de s’intéresser aux garçons. La culture dominante reste hétérosexuelle, mais on sait qu’on peut être homo, que ça n’est pas une maladie, ni une tare, ni un défaut, que c’est possible, même si ça n’est pas encore vu comme aussi normal qu’on pourrait l’espérer. La bisexualité, en revanche, c’est autre chose. En raison même de la catégorisation de la sexualité en orientations sexuelles binaires et nettement tranchées (l’hétérosexualité étant le désir exclusif pour les personnes du sexe opposé et l’homosexualité le désir tout aussi exclusif pour les personnes du même sexe), tout entre-deux possible tend à être effacé.

J’irai même jusqu’à dire qu’il est peut-être plus difficile d’être bisexuel (et de se concevoir comme tel) de nos jours qu’il y a un siècle ou deux, aux époques où il n’y avait pas d’identités essentialistes mais simplement des pratiques. L’époque présente est, en matière de sexualité, une dictature des cases : il y a deux grandes catégories, pratiquement assimilables à deux camps ou à deux mondes bien soigneusement distingués, où chacun est sommé de se ranger une fois pour toutes, en fonction d’une sorte de révélation mystique consécutive à une découverte de la sexualité qui engage la personne tout entière. Ce n’est plus « je suis un garçon et j’aime sortir avec des garçons », c’est « je suis homosexuel ». On ne devient pas homo ou hétéro, on le naît, ou alors cela se révèle à vous une fois pour toute. C’est une sorte de vérité intime et indéboulonnable, qui vous engage tout entier, et qui, pour un peu, autoriserait à vous lire tout entier (physique, goûts, idées, vision du monde) en fonction de ce que vous faites au lit. Étrange époque !

Ce classement bien lisse et bien tranché arrange tout le monde, au fond. Les hétéros sont rassurés : les homos ne sont décidément pas comme nous, ils ont leur univers qui a le droit d’exister mais seulement d’exister à part du nôtre, séparé bien qu’égal… Quant aux homos, une bonne partie de leur culture, qui est une contre-culture, s’est construite sur l’exagération de cette différence et sur l’élaboration de valeurs en rupture volontaire avec celles de la culture dominante. Voici donc distinguées les deux forces en présence : à ma droite le camp hétérosexuel, à ma gauche le camp homosexuel. C’est simple, quasi manichéen, et indécrottablement naïf à côté de la complexité des sentiments et des attirances que chacun expérimente dans la réalité, mais qu’il est indispensable, pour la paix sociale, de sangler dans un ordre simpliste.

Arrive quelqu’un qui se découvre une attirance pour les deux sexes. Il ne rentre nulle part. Chaque camp le somme de choisir le sien. Il hésite. Il n’y arrive pas. Il ne se reconnaît nulle part. On fronce les sourcils sur lui, on l’accuse de refoulement, de lâcheté, de traîtrise, de double-jeu. A vrai dire, à moins qu’il ait de la chance, on ne lui dira pas : « tu es bi », mais : « tu es bizarre, choisis donc ! » Mais le problème commence à se poser bien avant. Autant quelqu’un qui se découvre des attirances pour le même sexe saura de nos jours s’orienter sans trop de problèmes vers la communauté homosexuelle, autant quelqu’un qui (à l’adolescence ou bien plus tard) se découvre attiré par les deux sexes court tous les risques de n’avoir jamais entendu parler de bisexualité avant d’en faire l’expérience. Même les livres ou les fims où il est, de facto, question de bisexualité, n’emploient pas ce terme et ne sont pas évoqués en ces termes (sauf par les bi eux-mêmes). Un personnage qui, dans une intrigue quelconque, tombe amoureux et/ou fait l’amour tour à tour avec quelqu’un du sexe opposé et quelqu’un du même sexe est tout simplement conçu comme un personnage « hétéro qui devient gay », malgré le paradoxe criant d’une pareille affirmation. Tout est ramené à une binarité hétéro/homo ou interprété dans ces termes, même lorsque le discours qui en résulte est une absurdité complète. Rien d’étonnant, alors, que les bisexuels aient plus de mal que les homosexuels à reconnaître ce qu’ils sont, à savoir où se situer !

Non seulement il est important d’informer les gens que la bisexualité existe, qu’elle est possible et qu’elle n’est pas plus anormale que l’hétéro- ou l’homosexualité, mais il est important que les bisexuels soient visibles et puissent être visibles sans rien avoir à craindre, ni en dehors ni à l’intérieur de la communauté LGBT. Car il faut bien voir qu’au sein de la communauté LGBT, l’affirmation de l’homosexualité est en position dominante, tout comme l’affirmation de l’hétérosexualité l’est en dehors de la communauté. Et tant que les bisexuels ne donneront pas de la voix, les personnes qui se découvrent bi continueront à ne pas oser s’identifier (ou s’identifier ouvertement) comme tels.

2. Parce que la biphobie existe. Le « groupe bi » formé en 1995, précurseur de l’association Bi’cause, a été créé par des femmes bisexuelles qui en avaient assez d’être en butte à l’hostilité des lesbiennes dans les associations où elles se réunissaient auparavant (cette période des premières années de Bi’cause est détaillée par Catherine Deschamps dans son livre Le Miroir bisexuel, paru chez Balland en 2002 – un ouvrage passionnant dont j’aurai sûrement l’occasion de reparler ici). Comment expliquer la biphobie ? C’est une question complexe, qui mériterait un billet à part entière. Je me contente ici de cet exemple comme preuve qu’il existe bel et bien une forme de discrimination ciblant spécifiquement les personnes bisexuelles, et que cette discrimination peut être exercée non seulement dans les milieux (supposés) hétérosexuels mais aussi dans la communauté LGBT elle-même.

Sans avoir été confronté moi-même à une biphobie ouverte, j’ai plusieurs fois, en discutant au sein d’associations LGBT, constaté une certaine méfiance envers les bi de la part de gays et de lesbiennes. Si les imbéciles existent, il faut aussi faire la part des choses : cette méfiance est engendrée en partie par la méconnaissance de la bisexualité. L’ignorance étant un terrain propice aux préjugés hostiles, surtout lorsque la paresse intellectuelle et les raccourcis hâtifs s’en mêlent, c’est là encore une preuve qu’il est indispensable que les bi s’expriment et se fassent connaître. Et montrent aussi, certes, qu’il n’est pas tolérable de dire n’importe quoi à leur sujet.

3. Parce qu’il y a un mal-être (ou des mal-êtres) bi qui rendent nécessaires des espaces de discussion proprement bi. Des bi qui se sentent mal, il y en a beaucoup. Je ne sais pas si c’est connu (je pense que non, ou alors pas assez). Mais il y en a beaucoup. Deux preuves à l’appui de ça.La première, on la lit encore une fois dans Le Miroir bisexuel à propos des débuts de l’association Bi’cause. Catherine Deschamps observe à ce sujet p. 129 :

Les fondatrices avaient incontestablement sous-évalué l’incidence du mal-être de certains participants sur les activités du groupe. Alors qu’elles pensaient leur action avant tout en termes de visibilité offensive et de politique, les « souffrants » sont venus réclamer une aide sociale : avant d’envisager toute action d’affirmation, il fallait apporter un soutien, entourer et rassurer.

Personnellement, j’ai connu Bi’cause après la période des observations réalisées par Catherine Deschamps, et je ne me suis rendu pour le moment qu’à quelques réunions à intervalles très espacés ; mais c’était suffisant pour me rendre compte qu’il est toujours vrai que beaucoup de gens viennent aux réunion de Bi’cause (en particulier les réunions « Bi’envenue », spécialement consacrées aux nouveaux arrivants) non pas pour militer, mais d’abord pour bénéficier d’un espace de discussion. Autrement dit, pour être écoutés et pouvoir discuter avec d’autres bi, des gens à qui il est arrivé le même genre de choses, qui ont connu le même genre de situations et de problèmes.

La deuxième preuve, ce sont les multiples messages postés sur le forum du site Bisexualite.info (indépendant de Bi’cause), que je lis depuis plusieurs années. Beaucoup de gens viennent parler parce qu’ils sont dans une situation qui ne correspond à rien – ni hétéros, ni homos -, et qu’ils ont besoin d’en parler ailleurs que sur des forums gays. Plus encore, ils ont besoin de se situer. Certes, tous ne deviendront pas des militants bi avec drapeau, réunions, etc. Mais ils ont besoin d’un mot, d’une identité, qui puisse leur donner une idée de ce qu’ils sont et leur permettre d’en parler. Sur le plan psychologique, sans être un expert en la matière (loin de là), mais pour être passé par là moi-même et pour avoir lu ensuite de nombreux témoignages similaires, c’est une grande source de mal-être que de se découvrir une double attirance dans un contexte où l’on est sommé d’être soit hétéro, soit homo.

En dehors de ces situations de découverte de la bisexualité (qui peuvent arriver visiblement à tout âge de la vie, y compris passé la cinquantaine, à en juger par la grande diversité des gens qui viennent s’exprimer sur le forum), il y a aussi les nombreux problèmes liés au couple, et qui, s’ils brassent des enjeux de fidélité et de dialogue similaires à ceux que peut rencontrer n’importe quel couple (de même sexe ou de sexes différents), ne se posent pas dans les mêmes termes pour des personnes bisexuelles.

Enfin, il ne faut pas négliger non plus les témoignages de compagnons ou de compagnes de personnes bisexuelles, qui, sans être bi eux-mêmes, viennent tenter de comprendre, d’accompagner, en devant surmonter pour cela leurs inquiétudes et parfois leur méfiance envers leur partenaire.

Les réunions de Bi’cause comme le forum de Bisexualite.info se retrouvent donc investis de fonctions quasiment thérapeutiques. Les gens de Bi’cause ont même dû (toujours à lire Catherine Deschamps) rechercher des intervenants extérieurs qualifiés afin de répondre à ce besoin d’écoute et d’assistance psychologique. Ce n’est pas le cas lors de toutes les réunions, et ce n’est pas du tout le cas sur le forum… mais si ça fonctionne, c’est parce que, dans de tels espaces, les bi peuvent enfin parler ouvertement de leurs problèmes autrement que dans une grille de lecture homo/hétéro qui n’en prend pas en compte les besoins spécifiques. Ce qui m’amène à mon dernier point :

4. Parce qu’être bisexuel, ce n’est pas « juste » être « à la fois homo et hétéro ». Certains bi vous diront le contraire : ils se sentent tantôt « en mode homo », tantôt « en mode hétéro ». Sauf que les mêmes conviendront volontiers qu’ils éprouvent une attirance constante pour les deux sexes, même s’il y a souvent des préférences et des fluctuations à l’intérieur de cette double orientation générale. Or dire « à la fois homo et hétéro », ça ne veut rien dire. L’hétérosexualité et l’homosexualité se sont définies et bâties par exclusion l’une de l’autre, en opposition l’une à l’autre. Et, même en mettant de côté toute la part de conflit culturel dont j’ai parlé plus haut (ce besoin, tant chez les hétéros que chez les homos, d’une opposition bien nette et bien tranchée, mais qui s’avère artificielle), il y a le fait indéniable qu’il existe vraiment des personnes qui ne s’intéressent qu’à l’un des deux sexes et n’ont pas moyen de prendre du plaisir avec l’autre*. Mais lorsqu’on est attiré par les deux, on ne peut pas se définir en additionnant deux catégories mutuellement exclusives. Lorsqu’on est ambidextre, on n’est pas « à la fois droitier et gaucher ». Lorsqu’on est métis, on n’est pas « à la fois noir et blanc »…

À bien des égards, la situation des personnes bisexuelles est unique et ne peut absolument pas être ramenée aux problèmes des hétéros ou des homos. Elle appelle à ce titre une identité et une culture communautaire qui ne peuvent pas reprendre les mêmes thèmes (par exemple, il y a dans les communautés gay et lesbienne des plaisanteries récurrentes sur les gens de l’autre sexe dans lesquelles, en tant que bi, je ne me reconnais absolument pas : je suis un homme et j’apprécie les corps d’hommes, mais je me sens assez étranger par exemple aux blagues de certains gays sur l’étrangeté ou la laideur du corps féminin… plus généralement, il y a toute une part de non-mixité dans les communautés gay et lesbienne qui ne correspond pas – pour en avoir discuté avec d’autres bi – à ce qu’un bi peut attendre comme type de sociabilité).

Soyons clairs : il va de soi que les combats des bi sont à pas mal de titres les mêmes que ceux des homosexuels, tant sur le mariage que sur l’adoption ou l’accès au don du sang. Mais il est important qu’une identité proprement bi puisse s’affirmer et être reconnue comme distincte. Sans cela, les problèmes propres aux bi ne seront jamais pris en compte, avec tout le mal-être et les conséquences regrettables que cela ne manque pas d’entraîner.

En un mot : bi, exprimez-vous, faites-vous connaître, faites-vous entendre, tout le monde en a besoin ! 🙂

* L’affirmation selon laquelle « en fait tout le monde est bisexuel » est à cet égard, à mon avis, un mythe, un pur artifice de la rhétorique bisexuelle naissante : mais ce n’est pas parce qu’on a besoin de s’affirmer qu’il faut tomber dans des excès pareils !

32 réflexions sur « Pourquoi une communauté bi est nécessaire »

  1. Excellent article qui permet de cibler la complexité du « problème ». Il y a quelques années, j’avais un copain bi, et j’avoue que je ne me sentais pas à l’aise vis à vis de sa sexualité. Je voulais tellement qu’il soit gay … J’avais peur qu’il puisse se lasser de moi et que ses désirs puissent d’un seul coup s’orienter vers les filles (du moins c’est comme ça que je pensais). Il m’a dit quand même dit un jour « si je n’avais pas été musulman (oui, il était musulman, mais c’est une autre histoire), j’aurais été gay »… du coup, je remercie l’auteur perspicace de cet article pour m’aider à m’y retrouver dans tout ca.

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  2. Silvius, ce que tu as écrit est terriblement vrai !

    Depuis le collège, j’ai toujours su que les hommes et les femmes m’attiraient, alors j’ai eu une longue période « tout-l’monde-est-bi-sisi », entrecoupée de « ah, ben je dois être lesbienne » et de « ah non, je suis hétéro »…

    De la même façon qu’on ne choisit pas d’être homosexuel, je n’ai pas choisit d’aimer les hommes et les femmes (et comme le dirait Peaches, je n’ai pas à faire de choix ^^).

    Toutefois, le mot « bisexuel » ne me convient pas (ni pansexuel d’ailleurs), et je me suis toujours sentie extraterrestre dans les milieux lesbiens et hétéro : hez les unes, je suis une planquée ou hétéro curieuse, chez les autres, je « fais ça » parce qu’être bi est à la mode, pour exciter le mâle ou parce que j’ai vécu de mauvaises expériences avec les hommes (or, toutes les études à ce sujet prouvent que l’attirance éprouvée ultérieurement ne dépend pas de ce genre de choses -et si c’était le cas le nombre de lesbiennes dans le monde serait hallucinant). Selon ma mère, cela me passera, « lorsque j’aurai réglé mes problèmes ».

    Tout cela pour dire que je pense également qu’il serait plus confortable d’avoir une communauté ???sexuelle ; j’aimerais que les futures générations puissent grandir et s’épanouir sans passer par plus de questionnements que nécessaire.

    Merci Silvius, ton article est d’utilité publique ^^ !

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  3. L’article dont j’avais besoin il y a huit ans, alors que j’avais huit ans, lorsque j’ai découvert mon attirance pour les hommes, alors que je n’étais pas gay. Mais l’article dont j’ai toujours besoin. C’est vraiment dur d’être bi. Merci 🙂

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  4. Sans aller dans l’excès que tu as pointé au début de ton article (la binarité entre d’un côté les hétéros et de l’autre les homos et leur quasi-opposition), je pense que la séparation entre les hétéros et les homos est nécessaire dans l’état actuel des choses. Tout comme la communauté bi est nécessaire, la communauté homo l’est aussi, et même si on adhère pas au(x) stéréotype(s) de celle-ci, je ne pense pas que nier son importance, sa nécessité et son identité soit une bonne chose. Moi j’ai besoin de ma communauté LGBT et de ma communauté lesbienne, avec leur culture et leurs repères.
    Je dis ça mais c’est pas parce que les 2 camps existent qu’il n’y a pas de place pour d’autres 🙂
    Et sinon j’ai beaucoup aimé tout ton article, surtout le passage sur le fait que se dire homo ne doit pas nécessairement conditionner toute notre identité ou personnalité. On n’est pas QUE gay ou bi, et pour ma part je n’ai jamais considéré mon identité/orientation sexuelle comme quelque chose de gravé dans le marbre qui ne changera jamais.
    Bref, je suis contente de voir plus de représentation bi sur Yagg (Yagg ♥) et j’ai hâte de lire tes prochains articles 🙂

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  5. @Red : Ne t’en fais pas, Red, loin de moi l’idée de nier l’importance et la nécessité des communautés gay et lesbienne ! Je ne fais que mettre en lumière les effets pervers d’une binarisation excessive des orientations sexuelles, binarisation qui a commencé bien avant l’émergence des mouvements LGBT, avec l’invention de la notion d’orientation sexuelle par la médecine du XIXe siècle… Kinsey, Klein et d’autres sont passés par là depuis pour nuancer les choses, mais il y a encore du boulot à faire maintenant que le classement binaire est devenu grand public et semble admis comme une évidence (alors que c’est un… classement, utile mais imparfait, comme tous les classements !).

    Merci à tous pour ces premiers commentaires, ça me fait vraiment plaisir que ce billet soit utile aux gens 🙂

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  6. Je n’ai rien à dire sur la forme de l’article,ni sur le style et la maîtrise de la langue.C’est parfaitement écrit,sans un mot de trop ni une construction qui ne soit bien utilisée.

    Cependant,s’il est vrai que te lire donne une vision éclairée de ce qu’est la bisexualité(mais aussi de ce que peut vivre un bisexuel),je trouve certains passages excessifs.
    La binarité des orientations qui selon toi se translate dans des mondes homo et hétéro tout autant séparés,je ne suis pas sûr en tant qu’homo-flexible,de me reconnaître dedans.

    En conséquence,je ne me vois pas comme un « homosexuel »,selon cette perception que tu as,celle d’un état définitif et entier autour duquel se définirait mon être intime,ma personne sociale et mon humanité.

    L’orientation sexuelle n’est pas une condition « nécessaire et suffisante » autour de laquelle je me construis,car je sais etre « homo « sans être « sexuel »,puisque je suis « sapiens ».

    Ta vision se tient pour beaucoup d’homos ou d’hétéros certainement.Leur nombre,je n’en ai aucune idée.

    Je ne peux m’empêcher de croire cette vision excessive ne soit une conséquence de ta condition bisexuelle dans monde lgbt dominé par les homosexuels,une sorte de « préjugé » en contre-réaction.

    C’est aussi le même malaise que je ressens lorsque tu parles des « blagues que les homos font sur l’anatomie féminine ».Là encore,je ne me reconnais pas dedans,pas plus que mon entourage « homosexuel » immédiat.

    Sachant que beaucoup de d’homosexuels masculins sont incapables de se substituer à la psychologie « lesbienne » ou même de prétendre les « comprendre » et « saisir » pleinement leur questionnement,qu’est-ce qui permettrait aux bisexuels ou à un bisexuel(toi en l’occurrence »)de penser connaitre le mode de fonctionnement des homosexuels,voire des hétérosexuels( en considérant que ces « catégories » existent par la seule force de leur orientation sexuelle) ?

    Moi,je crois que quel que soit nos combats cote à cote, un gay ne peut pas parler pour une lesbie ;et qu’un bi ne peut pas non plus parler pour un gay.
    Car penser que ta « vision » dépeint exactement l’homosexualité revient à dire que ta parole prend ses racines dans le fait de l’expérience(car tu vis au milieu d’homos),mais aussi dans le fait de l’état(car tu es bi).

    Or,tu dis toi-même qu’ être bi ce n’est pas du tout être homo et hétéro à la fois .Un métis aurait-il intérêt à avoir une vision des noirs et des blancs comme celle que tu as des hétéros et des homos ?

    Je suis conscient que vivre avec des homos sceptiques et qui abordent parfois le thème bisexuel avec des positions blessantes ou une indifférence altière peut peut marquer,mais nous sommes tous susceptibles d’avoir des jugements qui ne collent pas à l’ensemble du groupe jugé.

    Et d’ailleurs,me vient la question suivante : Penses-tu par exemple que même lancé,reconnu et assumé,le « mouvement » bi ne se scindera pas en « Bi » et en « Bies » ?
    Les expériences, quêtes et préoccupations des bisexuel-l-e-s sont elle imperméables à l’influence du genre sexuel ?

    Pour le reste,je n’ai rien à dire sur le combat que vous avez a mener,qui de toute façon salutaire pour vous,et légitime face au reste de la société(y compris LGT).
    Je trouve juste que ta manière de dépeindre la dichotomie des mondes et les constructions identitaires un poil exagérée.

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  7. @huryn (H.I.P) : Merci pour votre réaction détaillée ! Pour ce qui est de la binarité de la dichotomie homo/hétéro, le début de mon argumentation cherche à dénoncer l’excès d’un état de fait général, pas d’un ressenti intime des homos et des hétéros. Je ne cherchais pas à dire que tous les homos pensent vivre dans un monde différent de celui des hétéros et vice-versa (heureusement !), mais seulement que le classement binaire entre deux orientations sexuelles supposées bien distinctes et exclusives l’une de l’autre a tendance à entraîner des représentations erronées sur ce qu’est la complexité réelle de la sexualité – ce qui a des conséquences pour les bi puisque cela tend à faire oublier qu’il y a un espace entre les deux et une identité possible qui n’est ni l’un ni l’autre.

    Il faut garder aussi en tête qu’en écrivant ça je ne pense pas seulement aux homos, mais aussi aux hétéros, dont toute une partie ne s’intéresse pas du tout au domaine LGBT et se contente de reprendre ce type de catégories (« homos/hétéros ») comme des évidences, sans s’interroger dessus. C’est aussi pour ce « grand public » qu’il est bon de faire connaître la bisexualité.

    Ma remarque selon laquelle cette situation « arrange tout le monde » est effectivement une pointe d’ironie avec tout ce que ça peut avoir d’excessif. Mais je crois qu’en termes de logique communautaire, les homos (gays et lesbiennes) ont tendance à apprécier cet « entre-soi » complètement distinct (et parfois à l’opposé) des valeurs « par défaut » de la culture hétérosexuelle. Ce n’est pas une critique, encore une fois : c’est le résultat de l’histoire de l’émergence des mouvements LGBT, et si les homos se sont construits cet espace et cette contre-culture, c’est qu’il y en avait rudement besoin pour réagir à l’homophobie. Mais il y a peu de situations qui n’aient pas leurs effets pervers, je suppose.

    Ensuite, il va de soi que je parle en mon nom seul et sur la base de mon expérience (très limitée) que j’essaie de relativiser et de nuancer, mais qui peut bien sûr conditionner ma vision des choses. Je suis loin de connaître la communauté LGBT sur le bout des doigts (à supposer que ce soit possible !).
    Enfin, je ne prétends bien sûr pas avoir une vision neutre, ni surplombante : j’ai essayé de montrer ce qui, dans la situation actuelle, peut être défavorable aux personnes bisexuelles, les empêcher de se rendre compte de ce que leur situation a de particulier, des problèmes qui leur sont propres, et donc du besoin qu’ils peuvent avoir d’un espace de discussion à eux.
    Sur la diversité interne à ce que j’appelle la communauté bi ou le mouvement bi, vous avez entièrement raison : il y a une diversité au moins aussi grande parmi les bi que parmi les homos et les hétéros, en termes de comportement et aussi selon le genre, et il faut absolument prendre ça en compte. Je pense en parler dans de futurs messages.

    (EDIT le 22 pour orthographe et mise en page.)

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  8. Que dire de plus devant une telle réponse ?
    Il est dommage que vous ayez écrit votre article après la publication des Yagg Awards 2011.Vraiment content que vous soyez parmi les membres de Yagg.

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  9. Bon eh bien j’allais commenter et puis paf je regarde ce qui s’est déjà raconté et du coup je vais faire court : j’ai eu exactement les mêmes interrogations que @huryn en lisant certains passages dans lesquels je ne me retrouvais pas vraiment et qui me semblaient un peu excessifs, mais ta dernière réponse lève ces doutes.

    Et chapeau bas également pour cet article certes long, mais très bien rédigé et très agréable à lire, en plus d’être instructif, merci @silvius

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  10. Excellent billet. J’ajouterais un intérêt majeur au développement de la visiBIlité : en finir avec l’essentialisme sexuel et de genre dans le domaine des sciences (« gène gay », décodage biaisé des comportements sexueles liés aux modes de pouvoir, animaux comme humains, par ex.).

    Comme je faisais partie du groupe des filles bi du CGL Paris dont il est question, et que j’avais coordonné à l’époque le « dossier bi » du journal du Centre, le 3Keller, à la rédaction duquel je participais avec C. Deschamps et plusieurs autres, je me permets plusieurs commentaires « historiques » :
    – Pour ce qui est du « groupe bi » du CGL, l’hostilité dont vous parlez ne s’était pas manifestée au quotidien mais lors d’une des « soirées femmes » (non mixte) où la bisexualité était le sujet d’un débat. Cette animosité n’était pas générale, mais le fait d’une poignée de femmes qui, à mon sens, étaient justement là parce qu’en besoin d’accueil et de soutien social et psy – en tout cas ces personnes ne venaient pas au CGL le reste du temps (celui où il était mixte). Il n’en restait pas moins que devant ces « comment oses-tu toucher une femme après avoir touché un phallus (sic) », la majorité du public a choisi de fermer sa g… et de ne pas envoyer aux pelotes les hostiles, ce qui a été très mal vécu par nous, les bis soudain transformées en punching-ball. (J’ignore ce qu’il en était pour les femmes bis qui appartenaient à des associations purement lesbiennes, le séparatisme ne m’ayant jamais intéressée en matière de militantisme.)
    – L’accueil social et psy était précisément l’une des deux principales vocations du CGL, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir aussi des activités militantes « politiques » (même si moins provoc et radicales que celles d’associations comme, disons, Act-Up). Rien que de très logique, donc, à ce que la demande ait été la même pour une association comme « bi-cause », créée autour du CGL et du « 3Keller spécial bisexualité ». C’est plutôt le contraire qui aurait été étonnant.
    – En même temps que bi-cause, par un groupe très majoritairement composé de femmes (pour certaines ouvertement bis) a été créé le Zoo, avec premier objectif de promouvoir la notion et le vocable de « queer/queer studies » en créant (en 4 mois) un festival culturel pour la Gay Pride. Personnellement, à l’époque, j’ai trouvé cela au moins aussi utile symboliquement et politiquement pour la cause bi, et n’ayant que deux bras, je me voyais mal m’investir dans les deux associations à la fois. Je ne crois pas avoir été la seule. 🙂
    – Si Bi-cause voulait agir politiquement, idée fort honorable, elle n’a rien trouvé de mieux à faire dans les années 2000 que de pirater le numéro spécial bi du 3Keller dont je parlais plus haut et de mettre les articles sur son site comme s’il émanait d’elle, sans demander l’autorisation aux auteur(e)s pourtant faciles à retrouver via, par exemple, C. Deschamps. C’est mauvais signe quand une association à visée « politique » se révèle incapable de produire son propre discours offensif et militant. J’espère que les choses ont changé, et je le souhaite à la cause bi.

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  11. Bonjour, je découvre tout juste ce blog par un excellent article.
    Une petite remarque à côté de la plaque, car j’aimerais pouvoir le suivre facilement, en plus d’une newsletter, pourrions-nous avoir un flux RSS?

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  12. Mauvaises analyses dès le départ, dans les pays anglo-saxons les prétendues communautés sont avant tout des groupes de support, de soutien psychologique divers et variés. Binet par exemple est avant tout un réseau, s’il y a communauté c’est avant tout sur internet mais en dehors d ‘évènements spéciaux (bipride, bifest, biday) ces communautés sont plutôt invisibles : pas d’établissements bisexuels ou autres, au mieux des permanences associatives. Ca n’a jamais été l’aspiration des militants bis de créer une communauté à l’instar des G & L et avant de se massifier dans les années 90 le mouvement politique bisexuel était plutôt réservé à une frange universitaire, majoritairement des anciennes féministes aux Etat-Unis.
    Je doute aussi que de créer une communauté bisexuelle soit l’aspiration d’une majorité de bis en France où même ailleurs, je n’ai vu nulle part une organisation fonctionnant ainsi aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne ou encore en Australie. La multiplicité des comportements ne permet pas de créer de communauté irl par contre le revendicatif créé des liens même ponctuels, c’est pourquoi on voit les bis dans les évènements qui leurs sont réservés (si toutefois ils existent). Évidemment une visibilité ça se construit et pour l’heure en France le peu de militants Bis gagnerait à s’émanciper de la tutelle G & L et à construite un mouvement justement en dehors du microcosme LGBT pour se faire entendre, gagner en légitimité et en crédibilité.

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  13. @FroguetteMiNote : Merci beaucoup pour ce témoignage et ces précisions ! Pour ce qui est de la reprise du contenu du numéro de 3 Keller, je n’étais pas au courant et je trouve ça choquant : ça mériterait que vous contactiez Bi’cause pour faire une réclamation à ce sujet.
    De façon plus générale, je trouve que Bi’cause n’a pas encore assez développé son discours militant à côté des associations anglo-saxonnes. Mais il faut être indulgent : visiblement ils ont encore peu de moyens humains et financiers et de temps, et je crois qu’ils seraient heureux d’avoir plus de monde. (D’ailleurs, je vais essayer de m’investir un peu plus moi aussi, même si je ne dispose que d’un temps limité.)

    @Shiva : Voilà, c’est ajouté 🙂 Un widget qui manquait (je n’en suis qu’à mes premiers tâtonnements avec l’interface du blog).

    @The B Word: Mh, ça dépend sous quel angle on aborde les choses : c’est sûr qu’à côté des communautés gay et lesbienne, même les communautés bi anglo-saxonnes restent peu visibles. Mais enfin elles existent, et toutes sortes de choses montrent qu’elles sont mieux structurées et mieux affirmées qu’en France (et c’est tout ce que je disais). Des événements comme la BiCon au Royaume-Uni ont beau être ponctuels (quel événement ne l’est pas ?), ils témoignent d’une communauté bien plus consciente d’elle-même qu’en France. Et je ne crois pas que les structures bi se résument à un simple soutien psychologique : l’American Institute of Bisexuality fondé par Fritz Klein s’occupe aussi bien de sexologie que de financer des études sur la bisexualité en sciences sociales, et le Bisexual Resource Center a pour but principal d’oeuvrer pour la visibilité bi. Bien sûr, rien de tout ça n’atteint les proportions des autres communautés, mais de là à dire qu’il n’y a pas de communauté bi, ou bien que cette communauté ne se structure que par ses besoins d’assistance psychologique, ça me paraît excessif.
    Quant à savoir si les bi en France ont envie d’avoir une communauté, ma foi, je n’en sais rien… je ne faisais que dire pour quelles raisons on a besoin d’en avoir une à mon avis. L’avenir et les actions des gens diront le reste 🙂 Pour ce qui est de s’affranchir de la sphère LGBT, pourquoi pas, même si ça ne me paraît pas gagné… des idées là-dessus ?
    (EDIT le 22 à 13h27 pour répondre à The B Word.)

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  14. @Silvius : ah, mais c’est qu’étant une professionnelle de l’écriture, j’ai pris ma plume à l’époque. Devant la réponse que j’ai reçue (accusations du genre « vous voulez rester dans le placard, ça n’aide pas la cause » – alors que j’ai milité LGBT en tant que bi de 1982 à 2002, en province puis à Paris, et que j’avais et ai toujours des chroniques sous mon vrai nom sur le site fqrd.org), j’ai exigé et obtenu le retrait des textes du 3Keller.

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  15. Personnellement je ne pense pas qu’il faille et qu’on puisse importer des modèles culturels. Effectivement on trouve potentiellement plus d’associations aux Etats-Unis ainsi qu’en Angleterre, ça tient aussi et surtout à l’histoire politique et culturelle de ces pays, mouvement des droits civiques et modèle de société communautariste. Quand je parle de soutien psy c’est tout simplement qu’on peut trouver des groupes de paroles de toutes sortes pour les personnes bisexuelles, pour les blacks, les juifs, les hommes mariés et caetera. Rien d’excessif là dedans, c’est le cas de la grande majorité des associations. Les démarches de recherches scientifiques comme celle mené à l’institut Kinsey dépassent largement les communautés Bis et heureusement, ça a été aussi une volonté des premiers militants Bis américains de donner un apport théorique et de visibiliser la bisexualité car certains doutaient de son existence et le travail se poursuit aujourd’hui. Le Bisexual ressource Center a pour principal but de recenser les groupes Bis de par le monde et de centraliser les données.
    Comme je l’ai affirmé dans mon message précédent il est vraiment difficile de fédérer les personnes bisexuelles à grande échelle en dehors du champ revendicatif. Effectivement les personnes bisexuelles peuvent se sentir isolées et éprouver le besoin d’en parler mais les problématiques sont variés et je doute que toutes et tous veuillent former une seule et même communauté. À ce titre le projet de l’association Bi cause «  rassembler le plus de monde autour d’une base consensuelle » est un échec, plus de dix ans d’existence et tout juste une quarantaine de membres.

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  16. La discussion communautaire est un sujet qui revient assez souvent quand même. Je ne pense cependant pas que l’orientation sexuelle soit un argument nécessaire et suffisant car c’est un élément mineur de la personne (selon moi) et c’est ce qui fait qu’il est vite fait d’entendre des discours parfois complètement excessifs car totalement centrés sur l’orientation sexuelle.

    Pour moi il y a deux sens possibles à communauté : un lieu d’échange et de conseils etc qui va plutôt ressembler à un « groupe de parole » pour moi, et un rassemblement de personnes sous la bannière de revendications communes.

    En l’occurence je crois bien davantage à une communauté LGBT rassemblée principalement en raison de la discrimination dont elle souffre et qui s’organise pour en terminer avec ça, plutôt qu’à une communauté Gay, une Bi, une Trans, une Lesbienne que je vois plus comme des ramifications d’une seule communauté.

    Sans doute un peu bisounours sur les bords comme raisonnement, toutes mes confuses 😉

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  17. Seule une minorité de personnes bisexuelles fréquentent la communauté G & L chose logique dans la mesure où la biphobie y existe aussi, l’autre soucis est que très peu d’organisations LGBTI sont prêtes à reconnaître la biphobie (et la transphobie) ambiante dans la communauté homosexuelle. La biphobie a tout de même des préjugés spécifiques et si ce terme a été inventé par des militants ce n’est nullement par fantaisie identitaire, reste qu’à ce jour en France ne parle jamais de ces discriminations et de ce racisme ordinaire à l’égard des bis, qu’on minimise leur souffrance ou qu’on se permet encore de les traiter de privilégiés ou profiteurs. On assimile tout bonnement les bis à des homos-la vieille légence du bi comme homo en puissance-, c’est moins complexe et ça évite de se remettre en question notamment sur l’homosexisme omniprésent dans les lieux et organisations homos.

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  18. Peut-être qu’étant totalement en dehors de toute structure G ou L je ne peux pas me rendre compte, mais dans mon entourage le consensus serait plutôt que la bisexualité serait une sorte d’évolution ultime où l’attirance sexuelle pure s’efface derrière la personne elle-même. Donc à part pour déconner sur le genre « on va te ramener dans le droit chemin » je n’ai jamais rien entendu qui puisse faire « grincer des dents » (et encore c’était dit vraiment à la rigolade, rien de sérieux derrière).

    En gros, être capable d’aimer indifféremment (on s’entend) homme ou femme nous semble une vraie chance qu’on envie un peu philosophiquement. Après si ça se trouve je suis juste un extraterrestre croisé bisounours j’en sais rien xD

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  19. Une « plume » de plus…
    Et quelle plume !
    Bravo, bravo.
    Je suivrai avec un intérêt constant la vie et les commentaires audacieux et enlevés du Biplan.

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  20. Je me défini habituellement comme homo mais entre un homme qui ne me plait pas et une fille très belle je préfère la fille. j’ aime avant tout la beauté ( selon mes critères ) elle est plus souvent masculine c’ est juste une préférence pour une façon d’ être, une silhouette, un sexe.Vive nos différences

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  21. Merci, et même MERCI. Quel dommage que la bisexualité ne soit admise et comprise que par les bis eux-mêmes…. Et que dire de la vision de la bisexualité dans les groupes LGBT (les B et les T étant souvent perçus comme « bizarres »). Que l’on cesse de nous dire, « choisis! », non je ne peux pas non, et vous,avez-vous choisi d’être hétéro/homo ? La question paraît débile!Pourtant on nous pose la même…

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  22. Je ne pense pas avoir spécialement besoin d’une communauté à part entière mais c’est vrais que je n’ai aucune idée de comment peut on construire sa vie tout en étant bisexuelle.
    Pour ma part j’aimerais avoir des exemples, des témoignages…
    Rien que pour décider si faire mon coming out est utile, si je dois le dire si je sors avec quelqu’un, c’est compliqué et je n’ai absolument rien comme référence!

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  23. Très très bel article !!!!

    Je me suis complètement retrouvé dans ton texte. « Mais lorsqu’on est attiré par les deux, on ne peut pas se définir en additionnant deux catégories mutuellement exclusives. Lorsqu’on est ambidextre, on n’est pas « à la fois droitier et gaucher ». Lorsqu’on est métis, on n’est pas « à la fois noir et blanc »… »

    Merci beaucoup !!!!!!!

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