Dans la peau d'un bi (1 de 2)

Aujourd’hui, je vais essayer de vous éclairer sur une question à la fois toute bête et assez complexe : à quoi ça ressemble, d’être bi ? En quoi ça consiste, concrètement, dans la vie de tous les jours ? Et comme je n’ai pas énormément d’exemples à ma disposition, je vais prendre le seul cobaye volontaire que j’aie sous la main, c’est-à-dire moi. Rien de très croustillant en vue : je n’ai pas spécialement l’intention d’étaler les détails de ma vie dans ce billet (je vois d’ici la déception tordre de coupables lèvres…). Mais je vais tout de même parler un peu de moi en tant que bi, en essayant de m’élever à l’universel – manœuvre tout sauf évidente – et de me concentrer sur tout ce qui rejoint des ressentis courants et des problèmes généraux rencontrés par les bi, pour autant que je sois au courant.

C’est un article de fond sur une question complexe, donc ça va être un peu long ; pour éviter que ce ne soit vraiment trop long, j’ai divisé l’article en deux parties. Dans cette première partie, je vais parler de ce que signifie « se dire bi », et de mon vécu quotidien en tant que bi. Dans la seconde partie, j’aborderai les craintes, les problèmes et les perspectives de vie au long terme des bi.

Bi : l’être ou le devenir ?

J’avais déjà un peu parlé l’an dernier de ce que la notion d’orientation sexuelle a d’excessif et de potentiellement dangereux : poussée à son comble, elle conduit à réduire les gens à une supposée « nature » homo ou hétéro qu’ils auraient toujours eue et qui permettrait de comprendre en un clin d’oeil le fonctionnement intime de leurs neurones et du reste. Vous ne serez par surpris si je montre la même méfiance envers cet essentialisme des orientations sexuelles : elles ne doivent rester pour moi qu’un classement, pratique mais limité et qui ne doit pas nous empêcher de penser dans la nuance. Le simple fait qu’il soit si terrible pour certains d’admettre l’existence même d’une troisième « case » possible entre l’homosexualité et l’hétérosexualité montre le mal que peuvent causer les classements quand on les prend pour des réalités naturelles intemporelles.

Rien de surprenant, donc, si je vous dis que j’ai la même méfiance envers cette « troisième case » qu’est la bisexualité. Est-on bisexuel ou le devient-on ? Je n’ai pas de réponse tranchée sur le sujet. En réalité, tout dépend de ce qu’on comprend par « être » ou « devenir ». Sans entrer ici dans une argumentation philosophique détaillée (ce serait un peu long), disons simplement que je suis toujours agacé par les gens persuadés que l’orientation sexuelle est quelque chose de gravé dans le marbre, qu’on ne ferait que découvrir et qui ne bougerait pas du tout au cours de la vie. Cela m’agace d’abord parce que je suis persuadé que, tout comme un humain évolue énormément dans sa gestion de ses instincts, de ses pulsions ou de ses peurs, dans sa perception du temps qui passe, dans son maniement des concepts abstraits, etc. etc., de même il est plus que probable que sa conception des plaisirs, ses désirs et ses goûts sont susceptibles d’évoluer au cours de la vie. Je ne dis pas que l’orientation sexuelle est quelque chose de purement acquis, je n’ai absolument pas les moyens de le savoir ; mais je suis sûr qu’on se tromperait en y voyant quelque chose d’inné, d’entièrement déterminé dès le départ.

Thorgal dans La Forteresse invisible
Le destin de Thorgal, lui, est gravé dans le marbre, mais tout le monde n’est pas Thorgal…

La seconde raison pour laquelle ce genre d’affirmations péremptoires m’agace, c’est qu’avec des raisonnements pareils, on en vient un peu vite à mettre du refoulement partout, donc à se prétendre capable de décider de l’orientation sexuelle des gens à leur place. Je conçois avant tout l’orientation sexuelle comme la rencontre entre des désirs plus ou moins conscients et la façon – consciente et raisonnée, elle – dont quelqu’un choisit d’y réagir, dans son for intérieur et dans sa vie sociale. Pour moi, l’orientation sexuelle est une façon de se construire une identité personnelle, et pas seulement une sorte de verdict inévitable venu tout droit des sombres eaux du Ça freudien (imaginer ici le Ça freudien sous la forme d’une abomination indicible à la façon du Ça de Stephen King). Un homosexuel qui refoule complètement ses désirs, couche avec des femmes, se croit hétéro, se veut hétéro et se pense hétéro, est peut-être homosexuel pour un regard extérieur, mais il ne l’est pas pour lui-même, et c’est quelque chose qu’il faut prendre en compte, parce qu’il y a tout de même une différence abyssale entre un tel homme et un homme homosexuel qui se vit et se dit tel. Vivre en homosexuel refoulé, c’est pénible, cela relève du masochisme, mais c’est possible, et si quelqu’un veut le faire, c’est son droit (même si je pense bien sûr qu’il serait plus heureux en s’y prenant autrement).

Et en dehors même de la question du refoulement (qu’on sert peut-être un peu trop à toutes les sauces), on peut tout simplement ne pas s’être posé la question, ne pas avoir eu d’occasion, ne pas être tombé sur une personne aimable ou désirable au point de vous faire comprendre qu’il y a un truc. Et puis il y a le moment où l’on se rend compte de quelque chose (« tiens, j’aime les gens du même sexe que moi », ou « tiens, mais on dirait que je peux aimer les deux ! »). Et il vient ensuite (plus ou moins rapidement, et parfois pas du tout) le moment où l’on se dit homo ou bi, où l’on revendique telle ou telle étiquette, où l’on va se ranger dans telle ou telle catégorie, parce qu’on en a besoin pour savoir où l’on est et pour dire aux autres où l’on est.

Bref, voilà pourquoi je dis d’habitude que je suis devenu bi et non pas que je l’ai toujours été. Certes, en y réfléchissant, un certain nombre d’éléments remontant avant avant mes premières questions là-dessus montrent que j’ai probablement été ému par des gens des deux sexes quelques années plus tôt. Mais jusqu’au moment où je me suis accolé le mot « bisexuel », je ne concevais pas d’être autre chose qu’hétérosexuel. Je n’avais entendu parler que de deux possibilités, homo ou hétéro ; j’étais attiré par les filles, donc j’étais hétéro. Dans mes fantasmes, il m’arrivait d’imaginer des choses avec d’autres garçons que moi, mais je ne faisais pas la connexion avec le reste de ma vie (1). Ce n’est qu’à un moment où je suis tombé amoureux d’un gay que quelque chose a sérieusement coincé. Surtout lorsque je me suis rendu compte, très vite, que ça ne m’empêchait pas le moins du monde d’aimer et de désirer toujours quelqu’un de l’autre sexe. Il a bien fallu se documenter ! Je me documentai donc, et trouvai sur Internet (merci Internet), je ne sais plus trop comment, quelque chose sur la bisexualité. Ça me ressemblait, mieux en tout cas qu’homo ou hétéro. J’ai décidé d’utiliser cette étiquette-là et de voir à la longue si elle me conviendrait ou non. Quelques années plus tard, après l’avoir testée et interrogée pas mal de fois, elle me convient toujours très bien.

J’ai sans doute désiré des gens des deux sexes avant de me rendre compte que je le faisais, mais, dans l’histoire de ma vie, il y a une période où je suis devenu bisexuel, celle où j’ai pris à bras le corps la question de ces désirs et de ces sentiments qui n’avaient pas de nom, et où je leur ai appliqué le concept de bisexualité, qui m’a beaucoup aidé à y voir plus clair. Réciproquement, le fait de me penser bisexuel, de « m’autoriser officiellement » (en quelque sorte) à explorer les deux, m’a conduit à remodeler mes goûts et mes désirs plus librement, grâce à ce cadre plus ouvert. En tombant amoureux de cet ami, j’ai eu l’impression qu’un troisième œil s’était ouvert sur mon front, ou alors que je me découvrais un deuxième cœur : c’étaient des émotions et des désirs que je connaissais pour les avoir éprouvés envers des filles, mais dont je n’avais jamais imaginé pouvoir les éprouver pour quelqu’un de mon sexe.

Du coup, par la suite, je me suis autorisé, dans la rue, à regarder les gens en me disant : « Bon, mais si je ne me limite pas aux filles, qui est-ce qui est beau ? » Et ça a été la découverte de l’Amérique. J’ai rarement été aussi troublé et exalté qu’à ce moment-là. Peu importe à la limite que j’aie pu avoir je ne sais quel instinct ou non avant ça : je ne m’en étais pas rendu compte avant. On aurait beau jeu de venir, de l’extérieur, me dire « Mais en fait, tu l’étais ». C’est comme si je vous expliquais que vous avez un troisième bras dans le dos, alors que vous n’arrivez ni à le voir, ni à le sentir, ni à vous en servir. Ce qui compte, c’est le moment où on prend conscience de cela, où on se l’approprie dans la construction de son identité. Enfin, c’est mon avis là-dessus : à chacun de se faire le sien 🙂

Voilà pour l’histoire des origines du machin. Mais alors, être bi dans la vie de tous les jours, à quoi cela ressemble-t-il ?

La romance ordinaire

Eh bien… Je suppose que c’est à ce moment que j’essaie de vous décrire « le ressenti d’un bi ». J’insiste particulièrement ici sur le « UN », car, même si je pense que beaucoup de bi, tous sexes et genres confondus, ressentent probablement quelque chose d’approchant, mes conversations avec d’autres bi m’ont déjà montré qu’il y a tout un éventail de nuances dans les ressentis intimes, et je ne prétends certainement pas être plus représentatif de l’ensemble qu’un ou une autre.

Ce qui fait que je me sens bi dans la vie de tous les jours, c’est – pour reprendre le « test de la rue » – le fait que dans la rue, dans les transports en commun, dans mes contacts avec les autres humains en général, je croise tous les jours des gens des deux sexes qui me paraissent beaux. Pas au sens purement plastique du terme, mais « beaux-attirants ». Comment est-ce que je fais la différence ? C’est difficile à expliquer, mais je le sais – ou plutôt ça me saute aux yeux. Je peux être secrètement ravi du beau visage d’une jeune fille dans le bus, et être tout aussi ravi (tout aussi secrètement) du beau visage d’un jeune homme à l’arrêt d’après. Je peux croiser un couple d’amoureux de sexes différents et trouver la fille plus belle que le garçon, ou le garçon plus beau que la fille, ou les trouver vraiment très mignons tous les deux, au sens fort de l’expression. C’est la romance ordinaire, les beautés fugaces qui ne mènent à rien, mais qui me rappellent que je suis bi (même les jours de déprime où je trouve tout ça trop compliqué et où je regrette ma sacro-sainte normalité perdue – ne me blâmez pas, je suis sûr que ça vous est arrivé aussi !).

Certains bi présentent leur double attirance comme un désir unique, qui serait aveugle aux différences entre les sexes : « j’aime une personne, pas un sexe ». D’autres se disent sensibles aux différences qui existent entre la beauté masculine et la beauté féminine. Personnellement… je ne sais pas trop. Ça dépend. Ce qui m’a frappé dans les premiers temps, quand j’ai commencé à regarder tout le monde et non plus seulement les femmes, ça a été de me rendre compte à quel point il existe des composantes de beauté communes aux deux sexes, qu’on peut adorer et désirer de la même façon : la beauté du regard d’un homme n’est pas si différente de celle des yeux d’une femme, et idem pour la finesse des traits, le volume des joues, l’abondance de la chevelure… À côté de ça, il y a bien sûr des choses nettement distinctes : les poitrines masculines et les poitrines féminines sont évidemment très différentes, et chacune a son charme, de même que la barbe ajoute au visage d’un homme quelque chose de particulier et rend possible une mise en valeur (ou une non mise en valeur) différente de son visage. Bref, il y a des traits de beauté similaires et d’autres plus différenciés (2).

Je parle du regard, parce que c’est ce qui va le plus vite, mais la même chose vaut dans mes relations humaines au quotidien, sur le plan sentimental. J’ai certes une sociabilité plus tournée vers les femmes, et j’ai tendance à être plus exigeant avec les hommes, mais je risque autant de tomber amoureux d’un ami que d’une amie… la principale limite venant du fait que la majorité de mes fréquentations sont tacitement hétéros, ce qui rend souvent vain ou compliqué de m’intéresser à quelqu’un de mon sexe hors milieu LGBT (même si la vie peut réserver des surprises).

David Tennant dans Doctor Who
Doctor Who a deux cœurs et il le vit très bien. Mais c’est un Seigneur du Temps, et ça demande un peu d’entraînement…

En dehors des gens que je vois dans la vraie vie, je retrouve cette façon d’être dans mes lectures, dans les films, séries, etc. Il m’arrive de trouver un charme fou à un acteur ou à une actrice ou aux deux dans un même film ou épisode de série (merci Les Chansons d’amour, merci à n’importe quel film avec Johnny Depp de façon générale, merci Doctor Who pour David Tennant et Billie Piper, et merci aux Tudors où absolument tout le monde est ridiculement sexy… entre beaucoup d’autres). Il m’arrive de craquer complètement pour des personnages de fiction de tous les sexes (oui, il est possible d’avoir le béguin pour Nausicaä dans l’anime éponyme *et* pour Hauru dans Le Château ambulant… et côté lecture, il y a bien entendu le Fou de L’Assassin royal, dont je suis très loin d’avoir été le seul fan, toutes orientations sexuelles confondues).

Préférences et fluctuations

Maintenant que le plus simple et le plus général est dit, affinons un peu…

Désirs et sentiments Une personne bisexuelle est, de façon générale, « intéressée » par les deux sexes. Mais les formes que prend cet intérêt varient selon les gens. Typiquement, certaines personnes bisexuelles peuvent ressentir une attirance sexuelle et sentimentale pour l’un des deux sexes, mais seulement sexuelle (ou principalement sexuelle) pour l’autre, tandis que d’autres bi peuvent ressentir une attirance à la fois sexuelle et sentimentale pour les deux sexes. Ce joli classement bien tranché supposant bien sûr que chacun puisse tracer une limite claire entre le pur désir et les sentiments, ce qui n’est pas si évident dans la vraie vie… De mon côté, j’ai l’impression que je suis plus facilement séduit par les femmes sur le plan sentimental, même si j’ai déjà été plusieurs fois amoureux d’un homme. Effet de ma sensibilité ou de mes goûts ? Influence de mon « passé hétéro » ? Bien malin qui saurait le dire, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que la société est une « école de l’amour » encore trop hétérocentrée, qui ne parvient jamais à réfréner les désirs sexuels, mais tend à influencer la « fabrique des sentiments ». Je rêve à ce qu’auraient été mes débuts sentimentaux si j’avais lu et regardé autant d’histoires d’amour entre héros du même sexe qu’entre des couples de sexe différent…

Les fluctuations au sein de la double attirance. Il y a des périodes où je ressens davantage d’attirance pour un sexe et d’autres où j’en ressens davantage pour l’autre, et cela alors même que je reste constamment attiré par les deux. Des fluctuations de ce genre peuvent se faire sentir toutes les quelques semaines, ou tous les quelques mois (le tout à la louche, j’avoue ne pas avoir cherché à mesurer ça précisément !). À quoi cela est-il dû, pulsions, hormones, besoins affectifs, goûts, je n’en ai pas la moindre idée ; mais ça existe, et pour en avoir parlé avec d’autres bi j’en ai trouvé plusieurs pour se retrouver dans cette description, donc je suppose que je ne suis pas seul à ressentir ce genre de chose. Qu’on ne se méprenne pas : je ne sais pas du tout si toutes les personnes bisexuelles ressentent ce genre de variations. Mais c’est assez intéressant à constater. C’est peut-être compliqué à imaginer quand on ne le ressent pas, mais c’est tout simple. Notez aussi que ces fluctuations n’ont rien de systématique, ni rien de cyclique : il m’arrive de ne pas me sentir de penchant particulier pendant de longues périodes, et de me sentir simplement attiré par les deux, dans une sorte de mélange équilibré des désirs.

Voilà pour les désirs et les sentiments. Dans la seconde partie, je passerai à la façon dont un bi mène sa barque dans la vie : vous verrez que les problèmes sont un peu différents de ceux que rencontreraient des personnes hétéro ou homo.

À suivre, donc !

EDIT : La deuxième partie de cette réflexion est à présent en ligne ici.

Notes :

(1) D’ailleurs, on peut tout aussi bien avoir du mal, au début d’une vie sexuelle de garçon, à faire le lien entre ce qu’on peut faire tout seul au lit et la façon dont on va pouvoir faire le même genre de chose avec une fille, dans le cadre d’une relation avec un autre humain, chose toujours beaucoup plus compliquée…

(2) Ajoutons que bien souvent, si on commence à chercher chez une femme des traits de beauté spécifiquement masculins… on en trouve, de même qu’on trouve tout aussi souvent chez beaucoup d’hommes des traits de beauté habituellement pensés comme féminins. Est-ce la preuve que tout le monde est androgyne ? Pas vraiment… C’est surtout, à mon avis, la preuve que notre regard est influencé par des conventions de genre : on n’est pas assez habitué à regarder la douceur ou la délicatesse sur les visages des hommes et les formes carrées sur les visages des femmes…

16 réflexions sur « Dans la peau d'un bi (1 de 2) »

  1. J’irais pas jusqu’à dire que j’ai appris beaucoup de chose, mais ça fait du bien de lire ce genre d’articles. Je conçois ma sexualité (et l’orientation sexuelle en générale) un peu comme toi. Mais je conçois aussi que certaines personnes n’envisagent la leur que gravée dans le marbre. Bref, on est d’accord 😀

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  2. J’aime beaucoup cet article, je suis d’accord avec toi. Si je pense avec du recul que j’ai toujours ressenti une attirance pour les femmes, je me suis longtemps considérée comme hétéro… Simplement parce que je ne « savais » pas que l’homosexualité existait, comment ça se passait… Il me manquait des informations.
    Puis j’ai commencé à comprendre ce que je ressentais, à l’accepter petit à petit. D’abord à me juger bisexuelle, puis aujourd’hui, je me range naturellement dans la case lesbienne, parce que c’est comme ça que je définis au mieux mes goûts, mes attirances, mes sentiments, et ma façon d’être.
    Ce n’est pas pour autant que je me coupe totalement du sexe opposé. Qui sait ? Un jour, je pourrais tomber amoureuse d’un homme, et alors ? Actuellement ça me paraît vraiment improbable (je regarde très peu les hommes, je m’émeus devant… allez… beaucoup de femmes 😀 ), mais les sentiments sont volontiers imprévisibles.
    Je crois aussi que mon incapacité à comprendre les cases comme des lieux fermés vient de ma tendance à observer tout le monde. Je regarde, j’essaye de comprendre, ou tout au moins de m’imaginer le point de vue de chacun. Je comprends que certains vivent les choses comme écrites au sujet de leur sexualité. Vu mes émois, selon certains points de vue, c’est possible. Mais je ne le vis pas comme ça.
    La compréhension de la situation et de ces sentiments joue beaucoup. Je ne pouvais pas me considérer lesbienne sans savoir ce que c’était.
    Merci pour cet article 🙂

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  3. Très bel exercice que d’écrire un article aussi long tout en restant intéressant jusqu’à la fin. Pour cela déjà, bravo à toi! Ensuite, je rejoins @Keela ci-dessus pour beaucoup de points, surtout sur ces histoires de cases. Je m’intéresse à chaque être humain en tant que tel parce que l’infini des possibilités, dans les orientations sexuelles mais aussi dans les caractères, dans le passé, dans l’inné et l’acquis de chacun, me passionne, m’intéresse au plus haut point. Après, il se trouve que c’est ‘l’esprit féminin’ qui me plaît, je tombe amoureuse de femmes, mais je ne suis pas répulsée comme d’autres par l’idée d’un corps masculin contre le mien. Ce qui fait de moi, selon TA définition des limites des cases, une bisexuelle. Et pourtant, je me considère comme une lesbienne, comme quoi finalement tout ce débat n’est qu’un débat sur les mots et la définition qu’on leur donne. Et, si ton article, et toi par extension, a bien une force, c’est de mettre des mots précis sur ce dont tu parles, et de leur donner une définition, peut être strictement personnelle, mais au mois claire et nette. Je comprends très bien ce dont tu parles, j’entends, bien que je ne partage pas ton point de vue en tous points, et que je n’aie pas les mêmes definitions que toi pour les mots que tu utilises 🙂

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  4. très intéressante réflexion. Et puis cette curieuse notion du beau qui semble attachée au désir ….qu’est ce qui est beau en dehors du sexe opposé ? j’aime bien au-delà de cela la nécessité de désapprendre pour pouvoir affranchir son regard . Effectivement, les sentiments et les désirs se jouent souvent du genre…

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  5. Merci pour ce joli article. Je vis aussi ce que tu appelles intelligemment « les fluctuations au sein de la double attirance » avec un certain plaisir à m’observer moi-même sans chercher à comprendre. Ce qui m’a un peu manqué dans ton article, même si ça transparaît, c’est l’obligation de se définir comme bi, la pression sociale toujours. Pour ma part, je ne me suis jamais posé la question, j’ai toujours vécu mes attirances très sereinement (et je sais la chance que j’ai) et je n’ai dû me dire bi seulement le jour où l’on m’a dit « tu aimes les filles, les garçons alors tu es quoi ? »…Alors là j’ai dû chercher et m’étiqueter ! A partir de là, je me suis définie comme bi, mais uniquement par choix militant. Si on m’oblige à me positionner, alors autant le revendiquer pour affirmer que cela existe, que cela est possible. Par la suite ce militantisme s’est renforcé face aux insultes et au mépris que j’ai pu subir des hétéros et des homos. A ce sujet, j’ai hâte de lire la deuxième partie de ton article.

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  6. Merci pour ce très bel article, 100 % d’accord avec toi, même si jusqu’à présent mes désirs sont homo…je ne considère pas cela comme figé et gravé à tout jamais

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  7. Merci pour cet article. Ton paragraphe sur les fluctuations de l’attirance est un reflet parfait de ce que je ressens dans mon propre cas et je trouve que c’est une des choses les plus difficiles à faire comprendre aux autres qu’ils soient hétéros ou homos. Hâte de lire la suite.

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  8. Merci pour cet article, que je lis après l’article et le débat en commentaire sur Yagg au sujet du choix/non choix de Cynthia Nixon, qui m’ont un peu effarée… Merci donc pour cette description sincère et en nuances de comment on se forge une identité, comment on se rend compte de certaines choses, et comment on finit par le dire, ta description fait beaucoup écho à la manière dont je peux dire que je suis devenue lesbienne.

    Et sinon, j’attends la suite avec impatience !

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  9. J’ai bien aimé la description de ton vécue @Silvius

    Merci pour le temps que tu as passé pour rédiger ton avis sur la bisexualité (ou plutôt ta façon de voir la bisexualité).

    Par contre, je ne vois pas en quoi ton approche change le point de vue des autres ?

    J’étais déjà convaincu qu’il n’y avait pas que des hétéros ou que des homos, je pensais qu’il y avait aussi de « vrais » bi (pas uniquement les homos refoulés dont tu as parlé ci-dessus).

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  10. Bravo pour ton blog que je decouvre à peine.
    Je dois dire que la reflexion sur la bisexualité, domaine encore peu connu, est interessante.
    Etre bisexuel, c’est accepter une palette de nuances des sentiments et des envies plus large que la moyenne, peut-etre.
    Mais c’est aussi (surtout ?) realiser à quel point il existe autant de definition de la bisexualité que de bisexuel(le)s.

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