Dans la peau d'un bi (2 de 2)

Voici enfin la seconde partie de mon article consacré au vécu et aux questionnements des bi. Il s’est écoulé beaucoup plus de temps que je ne l’avais prévu au départ depuis que j’ai posté la première partie. Pardon pour ce long délai ! Il s’explique en partie par mon peu de temps libre, mais aussi par le mal que j’ai eu à formuler et à organiser correctement les questions que je voulais aborder. J’espère que le résultat sera intéressant et à peu près lisible.

La première partie de cette réflexion de fond sur ce que c’est qu’être bi parlait principalement de mon ressenti en tant que bi dans la vie quotidienne. Maintenant, passons à la façon dont un bi mène sa barque dans la vie. Vous allez voir que les problèmes sont un peu différents de ceux que rencontreraient des personnes hétéro ou homo.

Peurs, problèmes, attentes

Qu’est-ce qui, dans la perspective d’une relation, peut me causer des interrogations, des inquiétudes, voire des craintes, en tant que personne bisexuelle ? Plusieurs choses.

La peur d’être rejeté en tant que bi. Autrement dit, la peur de la biphobie, mais le mot risque de vous tromper sur ce que je veux dire. Je n’ai pas spécialement peur que des types méchants viennent me jeter des pierres à la sortie du bar en hurlant « Bouh, sale bi ! » (en général, ils en ont surtout après les homos, et s’ils me jettent des pierres, ce sera probablement qu’ils me prendront pour un homo : la bonne nouvelle, c’est que je ne serai pas harcelé spécifiquement à cause de ma bisexualité, youpi…). Non, ce dont j’ai peur, c’est de la méfiance des gens avec qui je pourrais avoir envie de sortir, voire de faire ma vie.

Quand on sort avec quelqu’un du sexe opposé, on est supposé hétérosexuel par défaut. Quand on sort avec quelqu’un du même sexe, on est souvent supposé homosexuel par défaut. Une personne bisexuelle doit donc caser assez vite une petite explication : « Tu sais, je ne suis pas hétéro/homo (rayer ici la mention inutile), je suis aussi sorti avec des hommes/femmes (rayer ici la mention inutile), bref, je suis bi ». Et là, pas mal de choses dépendent de la réaction de l’autre. On se place en situation d’être jugé et potentiellement rejeté, de devoir expliquer, argumenter, convaincre, rassurer…

Dans une certaine mesure, c’est normal : la bisexualité est encore trop peu connue (pas autant que l’homosexualité, par exemple), et il est normal que les gens ne soient tout simplement pas au courant de ce que c’est. Là où commence la biphobie, c’est dans une attitude de rejet de l’autre parce qu’il vous fait peur. Et en tant que bi, j’ai peur de faire peur aux gens avec qui j’aurais envie de sortir. Je crains de parler de ça à quelqu’un et de lire dans ses yeux des choses comme : « Qu’est-ce que c’est que ce pervers ? », « Mais ce type doit être un obsédé ! », « Houlalà dans quoi je me suis engagé, pourquoi j’ai parlé à ce type ? », « Pourquoi je tombe toujours sur des cas sociaux ? », « Bon, je vais dire merci et me barrer vite fait », etc. Et bien sûr, il y a aussi les homos biphobes bien décomplexé-e-s qui connaissent très bien le truc (ou du moins pensent très bien le connaître) et assèneront sans vergogne des : « Bi ? Désolé, je sors pas avec les bi, ils sont (trop ceci, pas assez cela, coupables de tout plein de choses, pas assez parfaits par rapport au reste du monde en général, etc.) ».

Bref, je ressens une certaine crainte à l’idée de nouer une relation quelle qu’elle soit, et cela quel que soit le sexe du partenaire, puisque je suis susceptible d’être rejeté aussi bien par des hétéros que par des homos.

On me dira peut-être qu’il y a toujours la possibilité de garder secrète ma bisexualité, que chacun a droit à son jardin secret, etc. Mais je n’ai pas envie de vivre cet aspect de ma vie dans le secret, pour la bonne raison que ça n’est ni agréable ni utile sur le long terme. Admettons que ça puisse se concevoir pour une histoire d’un soir, mais dès qu’on parle de relations, cela suppose (à mes yeux) de pouvoir vivre en couple sans renoncer à être pleinement soi-même – et en l’occurrence, même si la bisexualité est très loin de me définir tout entier (heureusement !), c’est un aspect de ma vie trop important pour que je le fasse passer sous le tapis aux yeux d’une personne avec qui je recherche non pas seulement des moments torrides à intervalles raisonnablement rapprochés, mais « aussi » une confiance mutuelle.

Conclusion ? La tentation est grande de… sortir avec d’autres bi, pour se sentir mieux compris. Mais ça ne résout qu’en partie le problème, d’abord parce que les bi ne sont ni meilleurs ni pires que les autres pour le reste, et ensuite parce qu’il y a toutes sortes de gens très bien qui ne sont pas bisexuels… et pourraient sortir avec des bi, s’ils étaient assez bien informés pour ne pas s’enfuir en courant à leur approche.

Christophe Colomb rencontrant les Indiens d'Amérique.
Les bi sont autant de petits Christophes Colombs en herbe découvrant les Amériques sensuelles et sentimentales… (Source de l’image : Wikimedia Commons)

La solitude des bi en territoire inexploré. La bisexualité ne s’oppose pas seulement à l’hétérosexualité ou à l’homosexualité prises individuellement ; elle se distingue aussi de ces deux orientations sexuelles conçues comme des « monosexualités », c’est-à-dire comme des attirances envers un seul sexe. En plus simple : le propre de la bisexualité, c’est qu’on est attiré par deux sexes différents.

Quelles sont les conséquences propres à ce cas de figure unique ? Est-ce que ça change quelque chose en termes de besoins sexuels, de besoins affectifs ? Y a-t-il des adaptations nécessaires pour ce qui concerne la fidélité, l’exclusivité sexuelle ou sentimentale, la notion même de couple ? Une personne bisexuelle peut-elle parvenir à se contenter d’un seul partenaire pour une relation longue (voire pour la vie) ? Doit-elle rechercher plutôt une double relation, une avec une personne de chaque sexe ? Ou bien une relation stable et une série de relations courtes, ou deux relations stables ? Qu’est-ce qu’une personne bisexuelle peut demander de différent à son ou ses conjoints par rapport à une personne monosexuelle ? Quelles libertés accorder ou ne pas accorder aux autres en échange ? Où s’arrête le besoin, où commence l’abus ? Comment savoir si on n’en fait pas trop ? Si ça pose problème, est-ce qu’on va pouvoir trouver une solution durable au sein du couple ? Si ça ne pose pas problème, est-ce que ça va fatalement poser problème à un moment donné ou est-ce que ça ira ?

Aucune idée.

Qui se pose ces questions ? Tout le monde. Qui peut y répondre ? Personne, pour le moment : il y a autant de réponses potentielles que de personnes bisexuelles. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas dégager de grandes tendances, et c’est pourquoi il faut édifier une communauté bi capable de prendre en charge ces questions. Dans l’intervalle, c’est à chaque personne bisexuelle de déterminer, sur le tas et avec le temps, son propre fonctionnement, ses besoins, ses désirs, ce dont il ou elle ne peut pas se passer et ce à quoi il ou elle peut renoncer. Il n’y a pas de tradition, pas de grande instance de jugement, même pas d’études sociologiques sur le sujet qui permettraient de savoir comment les gens se débrouillent avec ça (pas à ma connaissance, du moins). Tout se joue au niveau des individus, et au niveau des couples. C’est à chaque couple de réinventer des règles, de fixer les libertés et les limites, afin de faire en sorte que chacun y trouve son compte. Sans parler des enfants, de la famille, des amis, et de la façon dont il faut à un moment donné leur expliquer tout ça. La vie des bi, c’est aussi ça.

Autrement dit, chaque bi est un peu un explorateur laissé quasi seul en territoire inexploré. Alors bon, le coup du « Dans la vie faut pas s’en faire, ça ira tout seul, pas besoin de se poser trop de questions », c’est bien gentil, mais, à ce niveau-là, ça va bien cinq minutes. D’où l’intérêt aussi de former une communauté et de discuter ensemble de ces problèmes qui nous sont propres.

Perspectives de vie

L’influence des lois et des grands modèles de relations. Si vous êtes hétéro aujourd’hui en France, vous héritez d’un modèle traditionnel invitant à trouver une relation stable, se marier, fonder une famille et avoir des enfants, même si la plupart du temps, ça ne se passe plus comme ça (on a des enfants avant de se marier, quand on se marie ; si on se marie, on finit souvent par divorcer ensuite, puis par avoir d’autres relations plus ou moins longues, d’autres enfants en même temps qu’on élève les précédents, etc.). Les histoires d’un soir et les relations courtes sont admises, les relations longues aussi. Vous pouvez vivre en union libre, mais si vous voulez formaliser une relation de couple, vous avez le choix entre le PACS, qui instaure des devoirs mutuels et des avantages utiles entre les conjoints mais n’accorde qu’un minimum de droits en matière d’héritage et de filiation, ou bien le mariage, plus contraignant mais plus complet dans ces derniers domaines et plus décisif sur le plan symbolique pour pas mal de gens. Seules les histoires à trois ou plus sont ignorées par la loi et jugées au mieux étranges par l’opinion.

Si vous êtes homo aujourd’hui en France, vous héritez des droits acquis de haute lutte par un peu plus d’un siècle de revendications en faveur des droits des homosexuels. Vous avez le droit de vivre comme vous voulez, et la loi doit vous défendre si vous êtes en butte à une discrimination quelconque portant sur votre orientation sentimentale-sexuelle. Vous pouvez rechercher des histoires d’un soir, vous engager dans des relations courtes ou longues, vivre en union libre. Depuis l’adoption du PACS en 1999 sous le gouvernement Jospin, vous disposez d’un cadre légal qui vous permet de formaliser une union de couple, avec droits et devoirs ; mais vous n’avez pas (encore) accès au cadre plus complet qu’est le mariage. Si vous souhaitez avoir un enfant, à moins d’être parent biologique, vous n’aurez pas d’autorité parentale sur lui, sauf peut-être par délégation. Vous n’avez pas non plus le droit d’adopter un enfant au titre de votre couple (vous ne pouvez le faire qu’à titre individuel). Vous n’avez pas non plus accès à l’assistance médicale à la procréation, pour le moment limitée aux situations d’infertilité ou de maladies graves pouvant être transmises à l’enfant (pour les femmes homosexuelles, le Sénat a essayé en juillet 2011, mais l’Assemblée n’en a pas voulu).

Et… si vous êtes bi aujourd’hui en France ? Hum… les deux ? Oui et non. Oui, parce que, techniquement, les bi sont concernés à la fois par les deux situations : ils sont les seuls à pouvoir potentiellement formaliser une relation avec une personne de l’un ou l’autre sexe. En l’état actuel de la loi, les personnes bisexuelles disposent de droits satisfaisants pour leurs relations avec des gens de l’autre sexe et de droits limités pour leurs relations avec des gens du même sexe. Des perspectives de vie pour le moins asymétriques… qui ne sont pas sans influence sur la façon dont les gens conçoivent leur vie et leurs relations.

Pas mal de facteurs entrent en jeu pour expliquer les choix individuels des bi, mais je crois que l’histoire personnelle joue beaucoup, selon qu’une personne bi se découvre d’abord attirée par les gens de l’autre sexe ou par les gens du même sexe. Tout simplement parce qu’il est assez rare, à mon avis, qu’un bi se sache directement bi et s’identifie directement comme tel. De même qu’une personne homo se pense d’abord hétéro par défaut, parce que c’est ça qu’on nous apprend à être pendant notre enfance et notre adolescence, de même, une personne bi s’identifie souvent d’abord soit comme hétéro, soit comme homo, et ne se rend compte que plus tard qu’il y a quelque chose qui cloche. Dans l’intervalle, les sphères de sociabilité vers lesquelles elle s’oriente sont différentes et influent sur sa vision des choses. Si au départ tout a bien fonctionné dans le moule hétéro routinier, la personne n’a aucune raison de remettre en cause le modèle traditionnel relation-maison-PACS-mariage-enfants (dans l’ordre que vous voulez), et au moment où elle se découvre bi, c’est sur cette base qu’il va falloir faire des ajustements : autrement dit, on se retrouve souvent déjà engagé dans une relation hétéro, voire PACSé-e ou marié-e, voire parent, au moment où le doigt du destin se pointe sur vous et vous révèle « HA HA, EN FAIT TU ES COMPLIQUÉ-E ». Si au départ on s’est cru homo, on peut se trouver fortement engagé dans la remise en cause du modèle traditionnel au point d’en venir à se définir entièrement contre lui ; mais dans ce cas, au moment où on se découvre aussi attiré par des gens de l’autre sexe, le modèle traditionnel en question resurgit et vient vous faire du charme en vous disant : « Mais si, c’est possible, tu peux être un peu dans le moule, ce serait confortable et puis si tu aimes beaucoup ton/ta chéri-e, pourquoi diable s’en priver ? »

Un autre facteur, proche mais distinct, est bien sûr le déroulement de la vie sexuelle-sentimentale, selon que la ou les premières relations longues se font avec des gens de l’autre sexe ou avec des gens du même sexe. Car même si on se sait bi, dès qu’on entame une relation, on se met sur des « rails de vie par défaut » différents selon qu’on est en couple avec quelqu’un de son sexe ou quelqu’un de l’autre. Toute relation suit par défaut un parcours de vie soit du type hétéro (avec la tentation de l’horizon de vie traditionnel, fonder une famille et tout) soit du type homo (juste une relation avec PACS possible, à moins d’aller dans un pays chouette où d’autres trucs sont permis).

Un tiraillement permanent entre des rails de vie binaires. La pression sociale générale incite à fonder une famille et à avoir des enfants (peut-être encore plus pour les femmes que pour les hommes). En plus, le parcours de vie hétéro est le plus tentant sur trois plans : il est le plus confortable socialement (c’est la normalité par excellence), le plus avantageux en termes de loi (ce n’est pas pour rien qu’on se bat pour l’ouverture du mariage aux couples de même sexe : c’est vraiment plus intéressant que le PACS), et aussi le plus gratifiant quand on veut être parent. Quand on est homo, on n’a pas le choix, il faut faire autre chose. Mais quand on est bi, on a virtuellement le choix, et la pression (y compris le modèle de normalité intériorisé dès l’enfance) est forte. Ajoutons que, les statistiques sur les orientations sentimentales-sexuelles étant ce qu’elles sont, il est beaucoup plus facile de trouver un partenaire de l’autre sexe qu’un partenaire du même sexe, puisque, quand on est bi, le nombre de gens du même sexe sexuellement/sentimentalement compatibles avec vous est nettement plus réduit que ceux de l’autre sexe (ce qui explique pourquoi la phrase de Woody Allen sur les bi super contents le samedi soir est une ânerie hénaurmeuh).

De l’autre côté, il y a la communauté LGBT où l’on peut envisager soit de se battre pour accéder à quelque chose de proche du modèle familial traditionnel (en réclamant le droit au mariage et à l’adoption), soit de partir dans quelque chose d’autre, dans des relations qu’on ne cherchera ni à faire reconnaître par une institution ni à faire déboucher sur la fondation d’une famille. Dans ce dernier cas, on sait qu’il y aura tout de même une sociabilité possible (on sait qu’on sera considéré comme bizarre et stigmatisé comme tel, mais qu’en fréquentant le milieu LGBT on ne sera pas tout seul pour résister et se battre). Cette pression d’une partie de la contre-culture LGBT prônant un rejet complet des institutions traditionnelles est tout aussi tentante et tout aussi forte dès lors qu’on ne se reconnaît plus dans le moule hétéro par défaut de la famille et du mariage. Mais elle a tendance à aller de pair avec une étiquette « homo »…

Jimmy Page, du groupe Led Zeppelin, en 1983.
Être bi, c’est devoir trouver l’harmonie sur une guitare double. (Photo : Jimmy Page en 1983, Wikimedia Commons.)

L’avenir entre deux mondes, ou l’horizon brouillé. A-t-on tout dit sur la situation des bi une fois qu’on a énuméré ces différents modèles de vie possibles et qu’on a ajouté qu’une personne bi a virtuellement le choix entre les deux ? J’avais dit « Oui et non ». Nous en arrivons au « … et non ». Parce qu’en réalité, ce qu’on imagine trop vite comme un « choix » n’est pas une liberté mais une angoisse… et cela d’autant plus qu’aucun des grands modèles de vie ne prend en compte tous les besoins potentiels d’une personne bisexuelle.

Si je suis hétéro ou homo, je sais que ma vie sentimentale et sexuelle, si aventureuse qu’elle soit, va se dérouler à peu près dans le même grand cadre. J’ai un horizon de vie par défaut, soit acquis, soit en partie à acquérir par la lutte, mais j’en ai un. La loi me reconnaît tous mes droits ou bien ne me les reconnaît qu’en partie, mais elle les reconnaît un peu. Et même lorsqu’une relation se termine, je peux déjà penser aux suivantes et je sais que les règles du jeu seront à peu près les mêmes. Si je suis hétéro, je peux concevoir sans problème d’avoir des enfants, de fonder une famille. Si je suis homo, je sais que ça va être compliqué : soit je fais un trait dessus, soit j’envisage de me battre pour mes droits ou d’aller à l’étranger pour pouvoir adopter. Que je sois homo ou hétéro, je peux envisager d’être dans des relations exclusives ou libres, ou encore de faire des infidélités à mon/ma partenaire, mais toutes mes (més-)aventures auront lieu avec des partenaires appartenant à un seul et même sexe, et le modèle de vie qui chapeaute tout cela restera toujours le même. Autrement dit, avec un schéma, ça donne :

Hétéro :

  • Fidèle et totalement idéalisé : une relation hétéro (donne des enfants).
  • Fidèle : une relation (donne éventuellement des enfants) PUIS une relation hétéro (donne éventuellement des enfants) PUIS une relation hétéro (donne éventuellement des enfants), etc.
  • Infidèle/unions libres : une relation hétéro (donne éventuellement des enfants) ET une autre relation hétéro (donne éventuellement des enfants) ET une autre relation hétéro (donne éventuellement des enfants), à mixer avec le modèle précédent ci-dessus pour la succession des relations au fil du temps.

Homo :

  • Fidèle et totalement idéalisé : une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption).
  • Fidèle : une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption) PUIS une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption) PUIS une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption), etc.
  • Infidèle/unions libres : une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption) ET une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption) ET une relation homo (pas d’enfants sauf si adoption), etc. à mixer avec le modèle précédent ci-dessus pour la succession des relations au fil du temps.

La monosexualité, au fond, c’est simple*.

(* Ce propos contient une part d’exagération humoristique. Je précise au cas où.)

Mais je suis bi, et ça n’a rien à voir. Selon que je sors avec une femme ou avec un homme, je me mettrai sur des « rails de vie » différents… et chaque nouvelle relation sera susceptible de les remettre entièrement en cause.

Imaginez le genre de vie que ça donne. J’ai 15 ans, je suis ado et je me pense hétéro. Je sors avec une fille, on s’aime follement, on voudrait se marier et avoir des enfants. Un mois après elle me quitte, zut. Période de mouchoirs puis de célibat. J’ai 17 ans, je rencontre un garçon. Il me plaît, on fait des choses ensemble : terrible révélation ! Serais-je homo ? Grande crise existentielle. J’accepte difficilement mes nouvelles attirances, puis je m’y fais. J’ai 18 ans. On pourrait se PACSer, tant pis, j’aurai pas d’enfants, de toute façon j’aime pas ça. Et là paf, il me quitte pour un autre : tous des salauds ces pédés. Je suis profondément troublé, j’essaie d’oublier tout ça. Je fréquente le milieu gay, je sors avec plein d’hommes. Je me dis que je dois être gay, d’ailleurs la fille avec qui je sortais avec le nez un peu carré et jouait à Diablo, je devais aimer son côté masculin (oui, c’est stupide, mais « je » n’ai pas fait de sociologie dans cet exemple). Allez, je m’identifie comme homo. Je renonce au mariage et aux enfants, de toute façon je suis un rebelle, j’ai 20 ans et j’emmerde la bourgeoisie. Je me dis qu’au fond je cherche surtout à prendre mon pied, je n’ai pas envie de m’attacher à quelqu’un. J’ai 21 ans quand soudain, j’ai le coup de foudre pour une femme ! Grande crise existentielle (2e épisode). Puis-je donc être attiré par les deux sexes ? Sur un site web je découvre le mot « bisexualité ». Exaltation et nouveaux doutes : si j’étais sorti avec cette fille, aurais-je réellement bandé au lit ? Ne suis-je pas victime de l’oppression hétéro dominante ? Vérification impossible, le coup de foudre n’a pas été réciproque. Je continue à sortir avec des mecs mais je regarde aussi les filles et tout cela me manque et en même temps je doute, je suis peut-être gay. A 23 ans je tombe éperdument amoureux d’une fille, mais nouveau râteau : je me dis que je ne plais qu’aux mecs et qu’il faudra que je m’y fasse. A 24 ans, râteau de la part d’un puis de deux mecs : je me sens maudit. Grande crise existentielle (3e épisode) et coup de vieux n°1. A 24 ans et demi j’ai une histoire d’un soir avec une fille, c’est le septième ciel, j’ai des sentiments pour elle : c’est confirmé, je suis bi ! On sort ensemble, un an, deux ans, trois ans : horreur, dans quoi m’engagé-je là ? Le mariage, les enfants réapparaissent, et le grand amour aussi. Je regarde toujours les hommes, mais ma chère et tendre me suffit, je me dis que les hommes ne m’attirent pas sentimentalement et que je devais être simplement en manque de sexe, et je suis convaincu d’être « en fait hétéro ». On se PACSe, on a un enfant : me voici papa, je vais sur mes 30 ans. Coup de vieux n°2. Deux ans après, ma relation bat de l’aile, on ne s’entend plus. Dans le même temps, les bras d’un homme me manquent, mais pas question d’en parler avec ma partenaire. Disputes, sanglots, nuits blanches. N’y tenant plus, je cherche un plan cul sur Internet. Sur les sites de rencontre gays on me rejette comme bi. Je me crée un autre compte en me présentant comme homo et je trouve aussitôt quelqu’un.  Quelques jours après ma partenaire découvre mon incartade : dispute violente, grandes explications métaphysiques, nous finissons par repenser notre relation sur une base ouverte, et… Je pourrais continuer longtemps, en ajoutant des enfants, une famille recomposée, des ex des deux sexes, des triangles amoureux de base bi, etc.

Bref : être bi vous complique un peu les choses. J’entends bien : la vie (surtout sentimentale) EST compliquée, quelle que soit votre orientation sexuelle/sentimentale. Mais je crois qu’être bi vous contraint à remettre beaucoup plus de choses en cause sur ce plan-là que le fait d’être hétéro ou homo, tandis qu’à l’inverse vous disposez de beaucoup moins de modèles à portée de la main dans la culture commune pour vous aider à penser votre propre vie. En un mot, on navigue à vue, tout le temps.

Conclusion : Evil Bisexuals From Space Killed Cupidon (à moitié)

Un dernier problème : le concept même de bisexualité fait buguer le Grand Mythe Amoureux de Tous les Temps, celui du couple exclusif et de la vie-à-deux-et-rien-qu’à-deux-les-mêmes « jusqu’à ce que la mort vous sépare ». Si vous êtes un homme hétéro, vous avez toujours vaguement l’espoir de tomber sur la femme de votre vie, bon, pas forcément LA femme idéale, mais quelqu’un avec qui vous pourrez concevoir de rester « toujours ». Si vous êtes un homme gay, vous pouvez chercher l’homme de votre vie : rien ne vous en empêche. Si vous êtes un homme bisexuel, ça devient un peu compliqué de penser ce beau rêve romantique, parce que quelle que soit la personne idéale que vous rencontrez, elle n’est en général que d’un sexe. À quelque moitié qu’elle appartienne, votre moitié n’est potentiellement jamais toute votre vie.

Potentiellement seulement, comprenons-nous bien : toute une partie des bi s’accommode à merveille du modèle du couple exclusif. C’est une affaire d’affectivité de chacun. Mais même lorsqu’ils s’en tiennent à cette exclusivité, l’univers des bi n’est, conceptuellement, pas aussi exclusif que celui des monosexuels : ils sont en état de désirer potentiellement des personnes de l’autre sexe, mais font passer leurs sentiments avant ça. Quant aux autres bi, ils doivent aller explorer d’autres modes de vie que le couple exclusif. Il peut s’agir d’ouvrir le couple sur le plan sexuel seulement ou bien aussi sur le plan sentimental. Il peut s’agir d’avoir l’homme ou la femme de sa vie, de fonder une famille avec, et d’avoir des partenaires occasionnel-le-s. Ou bien il peut s’agir d’avoir les deux êtres de sa vie, l’homme de sa vie ET la femme de sa vie. On entre dans les questions propres au polyamour. Ça part complètement en dehors de ce que prennent aujourd’hui en compte les modèles sociaux dominants de la famille, mais c’est possible, je connais des gens qui le vivent (et d’autres qui essaient, ou qui voudraient parce qu’ils ont l’impression persistante d’en avoir besoin).

Or, l’exclusivité du couple, c’est un socle traditionnel que l’hétérosexualité et l’homosexualité ont en commun, et qui, s’il n’est en soi ni conservateur ni novateur, peut facilement renforcer la domination traditionnelle historique du modèle du couple exclusif hétérosexuel, et renforcer la discrimination et la répression contre tout ce qui s’en écarte peu ou prou. Et c’est là que les bi s’en prennent plein la figure, même ceux que l’exclusivité ne dérange pas, parce qu’ils représentent conceptuellement une remise en cause de ce modèle.

C’est donc une cause de biphobie, mais c’est aussi, pour les bi eux-mêmes, un sujet d’inquiétude possible, car la perspective du Grand Amour ne sort jamais complètement indemne une fois lézardée par la découverte de leur attirance pour non pas un mais deux sexes. D’où l’angoisse : aurai-je un jour, moi aussi, mon conte de fée sucré ? Parfois on arrive à rester dans le moule, et parfois il faut bricoler… souvent. Le résultat est une vie qui ressemble un peu à la dispute entre les petites fées à propos de la couleur de la robe d’Aurore dans La Belle au bois dormant de Disney : ni rose, ni bleu, mais un mélange inattendu entre les deux. (Je viens de montrer que la robe d’une des princesses Disney est un symbole bi. Je suis terriblement fier de moi.)La princesse Aurore, avec sa robe bicolore rose et bleue, danse avec le prince.

Mais la question des rapports entre la bisexualité et l’exclusivité du couple est un sujet qui mériterait des billets entiers à lui seul, et j’ai déjà été terriblement bavard : je m’en tiens là pour cette réflexion !

34 réflexions sur « Dans la peau d'un bi (2 de 2) »

  1. Feel free to right more about it !
    J’ai beaucoup aimé ces deux billets, très bien écrits et expliqués, et, surtout, très intéressants. N’hésite pas à écrire plus sur la bisexualité, je te lirai avec attention.
    Merci =)

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  2. Très bien écrit en effet 😀
    Par contre pour cette histoire d’homme ou femme de sa vie, j’avais pas du tout pensé ça comme ça, je pense qu’un/e bi peut trouver cette personne en considérant qu’elle a trouvé l’être de sa vie, sans penser à son sexe non ?

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  3. Merci pour ce texte @Silvius . J’ai beaucoup appris dans toute la 1e partie (tu expliques très bien le départ dans la vie sur des rails différents, par exemple).

    Je suis moins sûre de la suite. Un détail, déjà: dans un couple formé de personnes de même sexe, il y a d’autres façons que l’adoption d’avoir des enfants. Ce n’est pas le sujet, c’est un détail, mais bon.

    Ensuite sur le polyamour, l’exclusivité etc., je crois que ces questions se posent quelle que soit l’orientation sexuelle, à condition de se poser des questions, bien sûr.

    Je comprends tout à fait qu’en apparence, les modèles soient plus «simples» quand on est juste homo ou juste hétéro que quand on est bi, avec des possibilités plus larges de tomber amoureux/se. Mais chaque personne peut s’interroger sur ces modèles, les remettre en question, évaluer leur compatibilité ou non avec la vie que cette personne désire et dans le cas où ils ne lui conviendraient pas, en découvrir/inventer d’autres. Peut-être que lorsqu’on est bi on se pose ces questions plus tôt, mais ça ne veut pas dire que les non-bis ne se les posent pas non plus.
    Par exemple quand tu écris «ils sont en état de désirer potentiellement des personnes de l’autre sexe, mais font passer leurs sentiments avant ça»: quand on est en couple (homo ou hétéro), on est aussi en état de désirer d’autres personnes, et de décider de faire passer ses sentiments avant, ou pas. Idem sur le fait d’avoir des sentiments pour une ou plusieurs personnes: ça arrive aussi quand on n’est attiré que par les personnes du même sexe ou que par les personnes du sexe opposé.

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  4. Effectivement, un article fourni et agréable à lire: merci.

    Quand tu écris: « le concept même de bisexualité fait buguer le Grand Mythe du couple exclusif », je pense à ce qu’écrit Marina Castañeda dans « Comprendre l’homosexualité » (p.313 dans l’édition Pocket):

    « En fin de compte, tous les bisexuels se heurtent à un problème central qui n’a pas de solution: ils ne trouveront jamais une personne qui soit à la fois homme et femme. Ils ont peu de chances d’avoir un partenaire qui puisse satisfaire leurs besoins sexuels et affectifs en même temps. Donc toutes leurs relations sont condamnées à être partielles. (…) Et c’est pourquoi il est aisé de trouver des individus bisexuels et difficile de trouver des couples bisexuels. Dans cette optique, la bisexualité est en effet le choix idéal pour les personnes (et surtout les hommes) qui cherchent des aventures, mais pas un couple; et qui veulent des relations, pas une relation. »

    CyriIIe
    http://www.un-chemin-d-acceptation-de-soi.com/

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  5. @hegartyz : Bien sûr ! Mais parmi les bi que j’ai eu l’occasion de fréquenter ou de lire, il y a à peu près tous les cas de figure possibles. Certains cherchent simplement « l’être de leur vie », sans distinction de sexe ou de genre ; d’autres ressentent le besoin d’avoir à la fois une relation masculine et une relation féminine pour se sentir pleinement épanouis. J’espère que la formulation de l’article montre que j’essaie de prendre en compte toutes ces nuances.
    @Judith Silberfeld : Je suis d’accord avec tes critiques. Pour les questions de droit, je tenais à essayer de brosser au moins à grands traits la situation juridique, mais j’ai conscience de m’être aventuré sur un terrain que je ne connais pas spécialement bien (je me suis un peu documenté pour l’occasion, mais pas au delà de la recherche Web de base) et il est possible que j’aie manqué des choses.
    Pour ce qui est des modèles de vie, je suis moi aussi moins content de la fin de l’article. J’ai eu beaucoup de mal avec cette partie, parce que tout devient extraordinairement complexe dans ce domaine dès qu’on essaie de survoler toutes les possibilités. Le sujet appelle vraiment d’autres articles.
    @ Cyrille : le passage que tu cites est en partie vrai, mais il appelle quelques nuances – comme le soulignait hegartyz à propos des formulations dans mon article qui peuvent prêter à ambiguïté. Il faut bien voir que toute une partie des bi ne rencontre pas ce problème d’insatisfaction permanente. On ne peut donc pas dire qu’être bi vous « condamne » à quoi que ce soit, c’est un cliché (parfois récupéré par des discours biphobes, d’ailleurs). Ce que je voulais dire en parlant de faire buguer le grand mythe amoureux, c’est que le concept même de bisexualité a quelque chose de subversif par rapport à ce mythe amoureux qui repose en grande partie sur l’exclusivité. Mais comme le dit bien Judith, la question de l’exclusivité, du polyamour, etc. transcende de toute façon les distinctions entre orientations sexuelles-sentimentales.
    Merci à tou-te-s pour vos avis et remarques, en tout cas 🙂

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  6. Article très intéressant. Il est certain que les bi n’ont pas autant la parole que les homos, et il me semble que cela est lié au fait que la tendance actuelle est à l’intégration, au couple homo qui est (presque) tout comme le couple hétéro — et ce modèle me convient personnellement. Mais cela entraîne une monoculture qui n’aide pas celles et ceux qui voudraient suivre un autre chemin.
    Même si le combat pour l’égalité du mariage et de tout ce qui va avec est gagné prochainement, ça ne résoudra pas tout, loin de là.

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  7. Hetero = attiré par l’autre sexe, dégouter par le sien.
    Homo = attiré par son sexe, dégouter par l’autre.
    Bi = dégouter par aucun sexe, va vers la sexualité la plus pratique en général, sauf refoulement 😉

    Voila la réalité, faut juste accepter que Bi à prédo homo > hetero/homo. Refuser l’heterosexisme, c’est tout :s

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    1. @Natow: Tu ne mélanges pas un peu tout ? D’abord, si je comprends bien, tu affirmes que les personnes bisexuelles attirées davantage par le même sexe sont supérieures aux hétéros ou aux homos. Je ne vois pas ce qui te permet de dire ça. Il n’y a pas d’échelle de valeur des sexualités, et s’imaginer qu’il y en a une (surtout pour se placer soi-même au sommet, comme par hasard) est une pente dangereuse sur laquelle je n’ai aucune envie de voir s’engager les gens.
      Ensuite, tu expliques que tu refoules très bien ton côté hétéro, mais, comment te dire… le refoulement est une notion psychanalytique qui se réfère à l’inconscient. Refouler consciemment quelque chose, ce n’est pas possible, c’est une expression qui n’a tout simplement aucun sens. Tu peux dire que tu privilégies consciemment tel ou tel aspect de tes désirs sur les autres, mais pas que tu refoules consciemment quelque chose…

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  8. Il vaut mieux être Bi, et avoir ensuite une prédominance, qu’être asexuel ou semi-asexuel en gros. (Hetero/homo étant une forme d’asexualité dans le sens ou tu est dégouter par un des sexes). Moi je suis Bi, mais j’men fou des filles, j’ai rien à gagner en allant vers elle ! bien qu’elle m’attire, je refuse d’avoir une telle relation car je sais que c’est inutile, la relation la plus complète c’est les relations homo dans le sens ou c’est « égale » que sa peu aller dans les deux sens. Donc je suis bi à prédo homo par choix. Moi choix !
    Après je dis juste qu’être Bi c’est normal, être semi-asexuel c’est pas normal, c’est de l’heterosexisme, un refoulement.
    Après chacun pense comme il veut, moi je me base sur mon expérience personnel et celle de mon mec et de fille Bi avec qui je discute. Et j’étais « hetero » avant. Donc je sais se que sais d’être dégouter par un sexe.

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    1. @Natow : attention, l’asexualité n’est pas ce que tu crois. On ne parle d’asexualité que dans le cas de gens qui ne ressentent d’attirance sexuelle pour personne. La « semi-asexualité », ça ne veut rien dire ! Pour l’homosexualité et l’hétérosexualité, on parle de monosexualité, par distinction avec les bi qui sont attirés par des personnes des deux sexes (qu’on distingue parfois des pansexuels qui sont potentiellement attirés par tous les autres adultes).
      Ensuite, dans le cas d’une monosexualité, on n’est pas nécessairement « dégoûté » par le sexe pour lequel on ne ressent pas d’attirance. C’est simplement qu’on… ne ressent pas d’attirance.

      Il faut faire attention à ces nuances, parce que là tu en es quasiment à présenter l’hétérosexualité et l’homosexualité comme des maladies ou des pathologies mentales (un dégoût pour l’un des deux sexes). Or, en affirmant des choses pareilles, tu fais de la discrimination « anti-monosexuelle ». Ce n’est pas mieux que les gens biphobes qui ne comprennent pas qu’on puisse être attiré par les deux sexes.

      Après, je pense que tu voulais simplement dire que tu es satisfait de ton orientation sexuelle et de tes choix de vie : tant mieux. Mais il faut faire attention à rester respectueux des autres formes de désir et des autres modes de vie, et ne pas généraliser abusivement à partir de sa propre expérience.

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  9. La neutralité vis à vis d’un sexe c’est de la bisexualité d’une certaine façon. Tu peux car tu ne crois plus en la mono-sexualité ou semi-asexualité, mais tu ne le fais pas car sa ne t’intéresse pas. Un hetero ou un homo c’est quand tu est vraiment dégouté par un des sexes, mais vraiment, impossible de faire quoi que se soit ! et sa c’est du refoulement suite à l’éducation, et c’est très mal !

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    1. @Natow: Cela dépend de la façon dont on définit une orientation sexuelle. A mon avis, la meilleure définition consiste à respecter ce que les gens pensent et disent être, ce qu’ils revendiquent pour eux-mêmes. On ne peut pas parler à la place de quelqu’un, on n’a pas le droit de classer d’autorité une personne dans telle ou telle catégorie, il faut respecter ses sentiments et sa réflexion sur elle-même. Sinon, on fait comme les (mauvais) psychanalystes ou psychologues, quand ils t’expliquent toutes sortes de choses délirantes sur toi en expliquant que c’est dans ton inconscient et que donc tu ne peux pas savoir toi-même (mais eux ils savent très bien, et d’ailleurs ça va dans le sens de leurs intérêts, comme par hasard).

      Donc, à mon avis, non, la neutralité vis à vis d’un sexe, ce n’est pas de la bisexualité. Si quelqu’un me dit : « Je me sens hétéro et je n’ai pas envie de coucher ou de sortir avec quelqu’un du même sexe, mais le corps masculin ne me dégoûte pas spécialement », je ne vais pas m’amuser à lui dire : « Ah mais en fait tu es bi ». On peut dire qu’une personne comme ça est plus ouverte envers la bisexualité, oui, mais ça ne veut absolument pas dire qu’elle est bi elle-même.
      J’ai des amis qui se disent hétéros mais qui admettent volontiers que si jamais, un jour, ils tombaient amoureux d’une personne du même sexe, ça ne les dérangerait pas. Là on peut dire que ce sont des « bicurieux », mais ils ne sont pas bi. Ils sont ouverts envers ça, mais c’est une possibilité qui leur paraît très improbable et qui ne leur arrivera peut-être pas. Si je m’amusais à leur dire qu’ils sont bi, ils me répliqueraient que je n’ai pas à leur coller une étiquette d’autorité, et qu’ils sont mieux placés que moi pour savoir ce qu’ils sont. Et ils auraient raison.
      Bref, on peut avoir différentes conceptions de ce que c’est qu’une orientation sexuelle, mais, en dernier ressort, je trouve plus prudent de laisser les gens s’exprimer eux-mêmes et de baser d’abord l’orientation sexuelle d’une personne sur ce qu’elle dit être, sur la façon dont elle construit elle-même son identité.
      Enfin, quand tu dis que les homos et les hétéros ne le sont que parce qu’ils refoulent à cause de l’éducation qu’ils ont reçue, tu pars du principe que tout le monde serait bisexuel par défaut à la naissance et qu’ensuite la méchante éducation obligerait les gens à refouler leur vraie sexualité. Sauf qu’on n’a aucune preuve de ça. A la rigueur tu peux dire qu’un bisexuel peut commencer par se croire hétéro parce que la société est globalement hétérocentriste et n’aide pas les gens à découvrir leur désir pour des gens du même sexe. Mais pour les homos, ça ne marche pas du tout, personne ne les oblige à refouler leur désir pour des gens de l’autre sexe ! Je ne dis pas que ça n’existe pas, mais on n’a aucune preuve que ce soit le cas pour *tout le monde*.
      Le « tout le monde est bi », c’est un mythe. Non seulement il n’y a aucune preuve de ça, mais en plus ça peut conduire les bi à tenir un discours discriminant envers les homos et les hétéros. C’est scientifiquement douteux, moralement discriminant et diplomatiquement catastrophique en termes de discours militant.

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  10. Après, se que j’attends c’est que chacun soit présumer Bi et non hetero. Et c’est pour sa il faut détruire cette heterosexisme qui place le faite d’être attiré par un sexe dans la norme et d’être dégouter d’un sexe dans la norme. Il s’agit bien de dégout et non de non-attirance, sa c’est de la bisexualité, tu peux mais tu t’en fou.

    Moi si on me demande, je dis « ouai j’suis bi, mais j’men fou des gonzesses »

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  11. @Silvius J’adore ta dernière phrase « C’est scientifiquement douteux, moralement discriminant et diplomatiquement catastrophique en termes de discours militant. ». Je te souhaite bien du courage avec Natow, c’est un peu un cas désespéré, pour moi… Et je te félicite pour ton calme exemplaire jusqu’ici, je suis impressionnée ! 🙂

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  12. GoldenM -> [_] Merci.

    @Silvius,
    Je suis avec toi dans l’ensemble sauf que :

    « A la rigueur tu peux dire qu’un bisexuel peut commencer par se croire hétéro parce que la société est globalement hétérocentriste »

    J’ai était hetero, et je l’était vraiment !
    J’ai était Bi, mais vraiment !
    Maintenant j’ai une prédominance (Choix ou non j’assume. Sa me plais :p).

    Et je pense vraiment que si la société était Bisexiste on aurais autant de LGBT que « d’hetero ». Moi il a fallut que j’aille chercher cette homosexualité, tandis que la société offre directement une hétérosexualité ! par l’éducation, la séparation fille/garçon, les insultes homophobe, le cliché gay = fille dans un corps de mec. Bref ! enlever sa et vous avais une société de Bi à prédominance :p
    Après est-ce vraiment nécessaire ? moi je pense x)

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  13. Eh, @sansvisagefr ! Ca te dirait de respecter toutes les orientations sexuelles, quelles qu’elles soient, s’il te plaît ? Sans en placer une au-dessus des autres, parce que, avouons-le, aucune n’est supérieure.
    Je ne sais pas si tu vois combien ton discours est incohérent et surtout centré sur toi-même… Je vais réunir quelques unes de tes citations, si cela peut t’aider à y voir plus clair :

    »Voila la réalité, faut juste accepter que Bi à prédo homo > hetero/homo » Encore une fois, aucune sexualité n’est supérieure à une autre. Et comme par hasard dans ta remarque, il se trouve que TU es supérieur aux autres. Un petit complexe de supériorité, Natow ?

    »Être dégouter par un sexe, c’est juste du refoulement » Comme le dit @Silvius , le refoulement est une notion de psychologie très précise, qu’il m’étonnerait que tu connaisses dans le détail. Les homos ne sont pas dégoutés par le sexe opposé, mais plutôt ne ressente pas d’attirance pour lui. De même pour les hétéros. Ce qui ne fait pas d’eux des bis refoulés, et pas toi le seul à t’accepter vraiment comme tu es.

    »Moi je refoule très bien mon coté hetero » Pourquoi ? Tu n’assumes pas ton attirance envers l’autre sexe ?

    »Comme quoi, on peu pas choisir sa sexualité, MON CUL. » Un peu de politesse, s’il te plaît. Ensuite, les deux opinions s’affrontent, il est vrai, mais il ne t’est pas permis d’exprimer la tienne ainsi. Respecte les autres. Tu aurais pu dire, par exemple : »Suite à cet argument, il me semble logique que l’ont peut effectivement choisir sa sexualité ». Tu vois, c’est dit d’une manière claire et posée, qui invite au débat. De plus, je pense que très peu d’entre nous n’avons envie de savoir ce qu’il se passe sur et qui passe par ton arrière-train.

    »la relation la plus complète c’est les relations homo » Faux, archi-faux ! Il existe des hétéros heureux. Je t’assure. Je pourrai même t’en présenter, un jour, si tu veux.

    »Moi je suis Bi, mais j’men fou des filles » Sans vouloir te mettre dans une petite case, ceci s’appelle l’homosexualité, mon cher Natow. Et ne t’inquiète pas si tu es homosexuel, ce n’est pas une maladie, on n’en meurt pas, et même, on peut être heureux avec ! Je t’assure, je pourrai te présenter des couples de même sexe heureux aussi, si tu veux.

    »Moi choix ! » Moi aimer fille ! Moi être née comme ça ! Toi avoir opinion différente, moi respecter ça ! Toi devoir faire de même !

    »être semi-asexuel c’est pas normal » As-tu conscience de ce que tu dis ? Tu dis »être hétérosexuel ou être homosexuel, ce n’est pas normal ». Je connais très bien cette dernière partie de phrase. D’ailleurs, tu savais que ça équivalait à la pédophilie et à la zoophilie, l’homosexualité ?
    Tu es profondément hétérophobe et homophobe, Natow. Et ça, je ne puis le laisser passer, et personne ne devrait le laisser passer.

    »heterosexisme qui place le faite d’être attiré par un sexe dans la norme et d’être dégouter d’un sexe dans la norme » Je te mets la définition de Wikipédia : L’hétérosexisme est le « système de pensée idéologique faisant de l’hétérosexualité la norme unique à suivre en matière de pratique sexuelle ». Tu utilises mal ce mot, je pense que ce que tu veux dire, c’est monosexisme. Mais le monosexisme n’existe pas, Natow, ou alors s’appelle la biphobie. Crois-tu vraiment que l’homosexualité soit »dans la norme » ? Si oui, alors renseigne-toi sur l’homophobie, tu devrais découvrir qu’elle reste encore largement courante, et même revendiquée, et ce, partout à travers le monde.

    »Moi il a fallut que j’aille chercher cette homosexualité, tandis que la société offre directement une hétérosexualité ! » Je suis entièrement d’accord avec toi. C’est une très bonne remarque. Mais je ne suis ps d’accord avec la suite : si nous n’avions pas une société aussi hétérocentrée, ce n’est pas sûr que tout le monde serait bi. Il y aurait des hétérosexuels, des bisexuels, des homosexuels, des trans’, des pansexuels, et toutes de toutes les autres sexualités. On n’aurait simplement beaucoup moins de mal à »s’assumer » en tant que sortant de la »norme homosexuelle ».

    Je te laisse là, réponds-moi si tu le souhaites, mais avec politesse, s’il te plaît. Je t’en serais reconnaissante.

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  14. Très bon article 🙂

    Et Natow, tu confonds orientation et COMPORTEMENT sexuel. On peut etre attiré par un genre sans avoir des relations sexuelles avec des membres de ce genre (pour tout un tas de raisons). On ne peut pas choisir son orientation. Si tu penses que tout le monde est secrètement bi à la base, c’est que tu penses EN TOUTE LOGIQUE que personne ne choisit son orientation. Que tout le monde est bi à la base, qu’il le souhaite ou non. Donc FAIL.

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  15. Heu … quand je demande un hetero se qu’il pense des relations homo pour lui c’est juste répugnant hein !
    La même pour les rares homo avec qui j’ai pu discuter !

    Donc quand on est pas dégouter on est bi à prédominance !
    (On aime les deux, on peu, mais un seul nous intéresse)

    Après chacun appelle se comme il veut 😉 pas la peine de faire un livre.

    Et non je suis pas homosexuel et homophobe, je trouve sa juste « débile » le faite de se donner se genre d’étiquette car c’est pas un exemple, c’est se que font les heteros et sa aide pas les jeunes gay à s’assumer ! (Quand je dis gay c’est bien good as you et pas homo comme certain).
    Car personne n’est réellement hétéro ou homo .. sa reviens à dire : « Bonjour, j’aime la bite mais la chatte me répugne au plus haut point donc pas de sa hein ! »
    et quand je dis Bi à prédo homo « Bonjour, j’aime la chatte et la bite, mais en se moment c’est plutôt la bite ».
    Aucune répugnance, c’est sa la différence, après chacun fais se qu’il veut, mais inciter les gens à se définir homo ou hetero pour toute leur vie c’est pas très « cool ».

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  16. « Car personne n’est réellement hétéro ou homo .. sa reviens à dire : « Bonjour, j’aime la bite mais la chatte me répugne au plus haut point donc pas de sa hein ! » »

    Ca existe …

    « Heu … quand je demande un hetero se qu’il pense des relations homo pour lui c’est juste répugnant hein !
    La même pour les rares homo avec qui j’ai pu discuter ! »

    Quand tu auras eu cette discussion avec la totalité de la planète je prendrais cette phrase en compte.

    C’est pas forcément une question de bite ou de chatte en plus, peut être que la société forme des modèles, un modèle de l’homme, un modèle de la femme, et que certaines personnes sont attirées par ces modèles donc pas forcément pour une question de bite ou de chatte. En tout cas c’est classe. Et quelqu’un de pas dégouté n’est pas forcément un bi à prédominance, c’est bizarre comme remarque …

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  17. J’ignorais que la sexualité/orientation était affaire d’organes et de dégout/répugnance…

    Moi c’est le foie de veau, j’ai jamais supporté, rien que la vue beurkkkkkkk
    Du coup je me tape des sashimis 🙂

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  18. Je pense que ton problème n’est pas d’être bi, mais plutôt d’être polyamoureux et que tu ne conçois pas (ou que tu as du mal à concevoir) la vie avec plusieurs amours en même temps.

    Ce n’est pas un problème de sexualité , mais de sentiments pour plusieurs personnes en même temps. En tout cas, c’est l’impression que me donne ton analyse. J’accepte de me planter entièrement, mais c’est comme cela que je vois ton problème à première vue.

    Pourtant, il y en a des hétéros et des homos qui sont polyamoureux et qui arrivent à le vivre. C’est plus compliqué, mais ils arrivent à le vivre. Alors pourquoi pas des bi ?!

    Tu en as des hétéros qui vivent plusieurs amours tout en étant marié. Par exemple la voisine de mon ex-belle mère à partagé sa vie avec un homme marié pendant 40 ans alors qu’il était toujours marié (pendant ces 40 ans). 40 ans, ce n’est pas rien.

    Peux être que tu voudrais légaliser le polyamour ?, donner des droits ?. Mais cela s’appelle la polygamie et ce n’est pas autorisé en France (pour l’instant). Alors, certes , je comprends ton désarroi.

    Merci pour ton travail @Silvius

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    1. @tof81 : Haha, c’est gentil, mais ce n’était pas vraiment un article pour parler de mes problèmes personnels en particulier 🙂 J’ai essayé d’élargir la question et de parler un peu de tous les cas de figures possibles que j’ai rencontrés chez des bi, en espérant que ça aidera les autres qui ne savent pas trop où ils en sont. D’ailleurs, c’est plutôt de ceux-là que je fais partie pour le moment. Je me découvrirai peut-être polyamoureux un jour, mais je suis loin d’y voir encore clair.

      En revanche, on peut se poser la question du statut à accorder ou non aux gens qui vivent deux relations ou plus à la fois. Dans le cas de relations avec des gens des deux sexes, ça n’est pas de la polygamie, puisque la polygamie consiste simplement à avoir plusieurs épouses, ou plusieurs maris dans le cas de la polyandrie. Non, les modes de relations qu’ouvre la combinaison entre polyamour et bisexualité sont tout simplement de la science-fiction (ou de la sentiment-fiction ?) pour la plupart des gens : ça n’existe vraiment pas du tout encore (pas en termes légaux en tout cas). Mais c’est intéressant d’y penser, en tout cas. D’ailleurs j’aime beaucoup la science-fiction, ceci doit expliquer cela ^_^

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  19. Merci!!! je me sens un peu moins seule là parce que j’ai l’impression de passer tellement de temps a me justifier auprès de tous que personne n’est là pour m’ecouter et essayer de comprendre mes angoisses.
    Oh et bravo pour l’image avec la belle au bois dormant, c’était vraiment parfait xD

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  20. @silvius

    En fait, c’est lorsque tu parlais en fin de ton article de : Imaginez le genre de vie que ça donne …

    Ce que tu décris , dans ce passage, me donnais l’impression que c’était plus un problème de polyamour plutôt qu’un problème de sexualité (Bi) lorsque tu dis dans ton exemple qu’a 32 ans le Bi cherche un plan cul alors qu’il est toujours en couple…

    Après on ne va pas tout expliquer avec cet unique prisme, il y a d’autres composantes dont tu nous a parlé.

    Lorsque tu dis : « l’univers des bi n’est, conceptuellement, pas aussi exclusif que celui des monosexuels : ils sont en état de désirer potentiellement des personnes de l’autre sexe, mais font passer leurs sentiments avant ça ». Je comprends : polyamour. Je peux me tromper, mais c’est l’impression que cela me donne.

    Quand au fait que tu dises , en conclusion , qu’un couple pourrait ouvrir leur couple sur le plan sexuel et/ou sentimental, j’ai l’impression qu’il y a des hétéros qui vivent déjà cela avec l’échangisme. Si eux y arrivent, pourquoi pas les Bi ?!

    Je ne suis pas certain que ce soit plus simple pour des hétéros de faire de l’échangisme que pour les Bi. J’ai pas l’impression que ce soit plus compliqué pour les Bi , je pense que c’est aussi difficile pour les uns que pour les autres.

    Est ce que la barrière ne serait pas plutôt dans la tête ?

    Est ce que le fait de se dire que tu n’est pas dans un fonctionnement monosexuel n’entrave pas ton évolution ?

    (ce sont des questions , pas des affirmations, je n’ai pas de réponse)

    Il y a une branche de la science-fiction qui s’appelle l’anticipation qui parle d’un futur proche ou hypothétique . Et bien dans ce futur, pourquoi la bisexualité et le polyamour ne serait pas la norme ?!, j’ai déjà lu cela dans une des BD géniale d’Alan Moore.

    Rien n’est impossible …

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    1. @tof81 : Je te rejoins sur le fait que les problèmes propres au polyamour, à l’échangisme, etc. sont communs à toutes les orientations sexuelles-sentimentales. Pour les bi, il y a vraiment tous les cas de figures possibles, mais l’ouverture à des formes de couple non exclusives ne signifie pas nécessairement polyamour. Il y a des bi qui peuvent ressentir à la fois du désir et des sentiments pour les gens d’un sexe, mais désirent l’autre sexe sans attachement sentimental particulier. Dans ces cas-là, c’est encore autre chose. Il faudrait que je refasse un article pour énumérer plus clairement ces différentes situations…
      Ah, et je précise que l’exemple de vie que je donne n’est pas supposé être représentatif de tous les bi, hein ! (J’espère que c’est évident, mais au cas où…)
      Pour Alan Moore, si tu as la référence, je suis preneur. Je connais d’autres exemples, mais pas en BD. (Sinon, je ne sais pas si le fait de renverser le rapport majorité/minorité au profit des familles « bi et poly » empêcherait les discriminations et ne ferait pas que les renverser, mais je dois être trop pinailleur ^^)

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  21. @silvius

    waou, je trouve que tu vas loin dans l’explication, c’est surement parce que c’est plus compliqué à expliquer. J’attends de voir dans ton prochain article les différentes situations dont tu as parlé.

    Quand à la BD, après quelques recherches auprès de mon ex (les BD étaient à lui) , je me suis aperçu que j’avais confondu deux auteurs et donc deux œuvres, mais il est toujours question de bi dans les deux œuvres.

    Ce dont je voulais te parler était une BD s’appelant : « Midnighter »

    http://www.planetebd.com/comics/panini-comics/the-authority-midnighter/machine-a-tuer/11892.html

    Dans cette BD il y a un super héros qui s’appelle Midnighter (une sorte de Batman). Il rencontre des policiers du futur dont la norme dans leur culture est la bisexualité (deux policiers s’embrassent d’ailleurs sur une des vignettes). Cette BD n’est pas basé sur la bisexualité qui est à peine évoqué dans une des planches, mais elle m’a fait penser à ce que tu as dit à propos de la science fiction et des modes de relations qu’ouvre la combinaison entre polyamour et bisexualité. Désolé d’avoir attiré l’attention sur une BD qui ne parle pas spécifiquement de la Bisexualité.

    Cette bande dessiné est tiré d’une série-mère qui parle de super héros aux pouvoirs démesurés et qui décident de faire régner l’ordre sur Terre par la force : The Autority ( créée par Warren Ellis ). La particularité de cette équipe de super héros c’est que deux personnages sont homosexuels . Ils s’apparenter à Batman (Midnighter) et superman (Apollo ) et ils vivent en couple. On les voit souvent dans leur quotidien au lit , dans la baignoire , à table … avec des fois des scènes de ménages 🙂 (imagine Batman et Superman se faire une scène de ménage 😀 ) , ils adoptent aussi , bref j’ai beaucoup aimé cette série de BD pour cela et pour l’approche différente et unique des super héros.

    Voici quelques infos si tu as envies de découvrir ces super héros atypiques :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Authority

    Sinon, pour Alan Moore (l’auteur des Watchmen , de V pour Vendetta ou encore de From Hell pour ses œuvres les plus connus) , tu as un ouvrage remarquable et unique qui s’appelle : « Filles perdues ». Dans cette BD , il est question de toutes les formes de sexualité possible et imaginable, dont la bisexualité. C’est un livre à ne pas mettre entre n’importe quelle main. Déjà il est interdit aux mineurs car c’est assez cru et explicite (limite porno).

    Le livre reprends des personnages de contes : la Wendy de Peter Pan, Alice du Pays des merveilles et Dorothée du Magicien D’Oz et imagine ce que seraient devenu ces héroïnes si elles avaient grandis et atteint l’age de l’éveil des sens. Bref, il est question de leur sexualité. Ce qui est intéressant ce sont les différentes grilles de lecture de cette œuvre. Voici un lien qui explique mieux que moi ce que je veux dire.

    http://bd.krinein.com/filles-perdues-8927/critique-7337.html

    Par contre, c’est un gros livre qui est un peu cher : 50 euros, peut être une idée de cadeau pour se faire offrir ? (cadeau groupé)

    Voila, désolé d’avoir fait long, mais je pense que la qualité des « Filles perdues » est à ce prix.

    Si tu aimes les super héros, The Autority c’est unique (un conseil ne commence pas par la BD « Midnighter », sinon cela gâcherai la surprise de la découverte et surtout, Midnighter est tout seul, il n’y a pas Apollo ).

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    1. @tof81: Merci beaucoup pour ces références et pour tes explications détaillées ! 🙂 Je connaissais déjà Midnighter, mais seulement de nom et de réputation (= « premier comic avec des super-héros ouvertement gays »), et je ne connaissais pas The Authority, je commencerai donc par là dès que je tomberai sur un tome 1 quelque part. Pour Filles perdues, j’avais vu l’album dans une vitrine de librairie : effectivement c’est un « beau livre », et effectivement ça a l’air nettement 18+… mais j’avais oublié que c’était du Alan Moore, ça donne envie (je le connais seulement par la Ligue des gentlemen extraordinaires pour le moment, il faut que je lise les autres). Je ne sais pas trop si je trouverai ça dans ma BDthèque habituelle, mais je vais chercher.

      Pour les différents modèles de couples et de relations, j’avais en tête un schéma que j’avais vu sur le site « Information is Beautiful » (tenu par un journaliste qui conçoit des schémas et autres entités permettant de mettre l’information sous forme d’images) :
      http://www.informationisbeautiful.net/visualizations/the-varieties-of-intimate-relationship/
      Il y a vraiment plein de possibilités (et je suis sûr qu’il en manque !).

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  22. D’après mon expérience personnelle, le problème résiderait qu’en tant que bi on est catégorisé non pas en fonction des genres qui nous attirent, mais de la personne avec qui on sort sur le moment. Une bi en couple avec un homme c’est « une hétéro », en couple avec une femme « une lesbienne », si on a le malheur de contredire la personne, « non, non, je suis bi » on en arrive vite à des discriminations du style « mais alors tu sors avec les deux sexes en même temps? » ou « Lesbienne refoulée » et « hétéro perdue »… Pas plus tard que la semaine dernière j’ai même eu le droit à « Les bi c’est comme les licornes, ça serait trop bien, mais ça n’existe pas »… au final ce que je trouve le plus désolant, c’est que généralement, ce genre de discriminations proviennent d’avantage des homos que des hétéros. On pourrait s’attendre à plus de soutien de la part de ceux qui doivent se battre pour la reconnaissance.

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  23. @morganamx

    Ce n’est pas parce que tu es homo que tu es immunisé à la connerie.

    Je ne pense pas que les homos soient plus intelligents que les hétéros. Il n’y a pas de raison à cela. Donc tu trouveras malheureusement des débiles partout.

    Il faut s’y faire, même si cela fait mal de se faire discriminer par quelqu’un qui devrait comprendre ce qu’est la discrimination (puisqu’il en est victime de la part des hétéros).

    Il y a un dicton : les cordonniers sont les plus mal chaussé …

    Bien sur, cela ne veut pas dire qu’il faille accepter cette discrimination, au contraire…

    Je pense que tu dois les remettre à leur place : qu’ils s’occupent de leurs oignons !!! 😀

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