Appel à témoignages : une étude sociologique sur la bisexualité

J’ai été contacté il y a quelques semaines par Félix Dusseau, de l’université de Bordeaux, qui réalise un mémoire de sociologie sur la bisexualité en France et recherche des personnes intéressées par une participation à cette étude. Vous pouvez y participer de deux façons : en remplissant un questionnaire en ligne (anonyme et pas bien long) ou, pour aller plus loin, en contactant F. Dusseau pour passer un entretien avec lui (de vive voix ou par Skype). Je lui laisse la parole avec une copie d’une partie du message qu’il m’a envoyé :

Actuellement en licence de sociologie, je réalise un mémoire sur la bisexualité. Cette étude, commencée il y a déjà plusieurs mois, a pour but de se transformer en mémoire de master puis, je l’espère en thèse. Aujourd’hui trop peu d’études (voir aucune en France) ne traite spécifiquement de cette pratique / identité. Or cette thématique soulève de nombreuses questions tant du point de vue des sciences humaines et sociales que du point de vue des individus eux-mêmes (je suis assez surpris des demandes qui me sont faites lors des entretiens avec de vraies questions sur la bisexualité émanant de personnes elles-mêmes bisexuelles).

(…) Mon étude est avant tout qualitative ; Je réalise des entretiens (en face à face ou par skype) afin de mieux saisir les tenants et aboutissant de la bisexualité. De plus j’ai réalisé un questionnaire sur la bisexualité afin d’avoir quelques données statistiques. C’est surtout avec celui-ci que votre aide serait plus que bienvenue : j’ai actuellement 447 réponses mais elles proviennent en majorité de femmes. Il me serait donc utile d’avoir des réponses d’hommes.

Le questionnaire est disponible à cette adresse :

https://docs.google.com/forms/d/1mROGE66-7vUVBi7sNUGBcOdRpBOeu1NeVH1IkMnZSe0/viewform

Bien entendu l’étude est totalement anonyme (tant pour les questionnaires que pour les entretiens) et chaque participante aux entretiens recevra la retranscription de ce dernier ainsi qu’un exemplaire pdf du mémoire.

Quelques précisions supplémentaires :

Je cherche aujourd’hui différents types de personnes :

– des personnes (hommes ou femmes) qui n’ont jamais eu d’expériences bisexuelles mais qui désirent en avoir ;
– des personnes (hommes ou femmes) qui ont ou ont eu des pratiques sexuelles bisexuelles soit uniques, soit occasionnelles soit régulières ;
– des personnes (hommes ou femmes) auparavant hétérosexuelles qui ont eu une expérience sexuelle bisexuelle et se sont mises en couple avec le/la partenaire en question;
– des personnes (hommes ou femmes) qui ont eu à la fois des expériences sexuelles et de couple avec les deux sexes, sans distinction.

Je n’ai pas eu de mal à trouver des femmes mais les hommes se font plus rares. Je recherche donc des personnes prêtes à participer à cette étude avec une mention spéciale pour :

– des femmes de plus de 30 ans (j’ai actuellement beaucoup de participantes âgées entre 18 et 25 ans mais je manque de personnes plus âgées) ;
– des hommes (peu importe l’âge) avec une légère préférence pour ceux se situant dans les catégories 1 à 3.

Les entretiens peuvent se faire en face à face pour ceux résidant en Gironde (voir à Paris quand j’y monte) ou via skype. Leur durée est variable (actuellement le plus court a duré 30 minutes et le plus long 5h, la moyenne se situant aux alentours d’1h30-2h) Bien entendu ces entretiens sont totalement anonymes et toute personne participante recevra une copie pdf des travaux publiés.

Le lien vers le questionnaire en ligne est ci-dessus. Si vous avez envie de participer à un entretien, vous pouvez contacter ce chercheur par courriel à felix.dusseau (arobase) gmail.com ou en prenant contact avec lui via les commentaires au présent billet de blog.

Je soutiens naturellement ce travail de recherche, d’autant que les études spécifiquement consacrées à la bisexualité en France sont encore rares, alors n’hésitez pas à participer !

6 réflexions sur « Appel à témoignages : une étude sociologique sur la bisexualité »

  1. Le sondage est assez mal fait je trouve… Il y a plein de questions au début auxquelles des bis ne peuvent clairement pas répondre « oui », et pourtant apparemment il ne s’adresse qu’aux bis. Et les parties « coucheriez vous avec un homme/une femme/un transgenre » (la façon dont le formule le questionnaire) sont très mal informées sur la question des genres.

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    1. @Lunalice

      Bonsoir,
      Pour répondre à vos observations, je dirai tout d’abord qu’il ne s’agit pas d’une étude de genre mais d’une étude en sociologie des sexualités. Le but n’est pas de s’intéresser à la construction genrée des individus mais à leurs parcours personnels notamment sur les plans sentimentaux et sexuels.
      De plus j’ai précisé au début du questionnaire que ce dernier ne s’adressait pas qu’aux bisexuels.
      Sur la formulation des questions, celles-ci ont été testées auprès de personnes aussi bien bisexuelles, qu’hétérosexuelles ou homosexuelles. Les différentes remarques ont été intégrées au questionnaire et la version finale semble être celle qui fasse le plus consensus dans la formulation, du moins dans la grande majorité des retours que j’ai pu recevoir.

      @Maëlle Le Corre :
      La bisexualité n’est pas monolithique. C’est justement en cela qu’elle est intéressante à étudier. Comme ce questionnaire ne s’adresse pas exclusivement aux bisexuels mais essentiellement à des personnes peu familières avec le vocabulaire des études de genre, il m’a fallu rédiger des questions compréhensibles par tout le monde.
      Comme je l’ai dit l’étude est avant tout qualitative. C’est lors d’entretiens que je récolte l’essentiel de mes informations. Ce questionnaire est avant tout destiné à récolter certaines données statistiques, notamment en ce qui concerne la perception et l’acceptation de la bisexualité.

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  2. Et il y a d’autres problèmes, par exemple 43-Vos amis et votre entourage sont : ils proposent seulement majoritairement hétéro ou majoritairement homo, alors que mon entourage est majoritairement bi.

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  3. @silvius , je ne sais pas quelle est ton opinion sur ce questionnaire, mais je me suis forcée à le terminer. Certaines questions sont très bizarrement formulées, il y a partout les expressions «expériences bisexuelles», «relations bisexuelles». Personnellement, je trouve que ça ne veut rien dire et cela me choque de lire cela dans un questionnaire pour un mémoire de socio qui se penche justement sur la bisexualité.
    En tant que bie, j’ai et j’ai eu par le passé des relations et des expériences avec des hommes et des femmes, jamais d’«expériences ou de relations bisexuelles». J’ai lu aussi l’expression «avouer sa bisexualité», ce que je trouve assez choquant. Pour moi, les réponses que va obtenir ce chercheur vont être incomplètes et faussées, car ce questionnaire manque vraiment de rigueur. C’est dommage car il y a peu de travaux sur la bisexualité en France.

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    1. Je crois que l’auteur du questionnaire fréquente Yagg et je lui ai signalé avoir partagé son annonce : j’espère donc qu’il passera par ici et pourra lire les remarques postées ici, voire y répondre. De mon côté, j’avais trouvé le questionnaire correct sans être exaltant. Je serais bien en peine de te répondre à la place de Félix Dusseau, mais certaines expressions que tu mentionnes, peuvent s’expliquer par le fait qu’il réalise une étude très large qui pense la sexualité en termes de pratique et pas forcément d’identité, ce qui veut dire qu’elle peut englober les cas de gens qui s’identifient comme hétéros ou homos mais qui pourront avoir des pratiques bisexuelles occasionnelles. J’avais zappé en revanche « avouer sa bisexualité », expression qui me semble à moi aussi déplacée.

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